Reuters, Vienne, 28 novembre De Mark Heinrich LIran doit faire plus que simplement respecter ses obligations légales sil veut regagner la confiance internationale quant à ses ambitions nucléaires, a déclaré le chef de lagence de surveillance nucléaire de lONU.
Le message sans détour de Mohamed ElBaradei, communiqué à la fin de la réunion la semaine dernière de lAgence internationale de lEnergie atomique, souligne sa grande frustration face à ce quil a qualifié de « paralysie » après trois années denquête en Iran.
« Lélément caractéristique du cas de lIran est que nous sommes partis dune situation où nous avons fini par nous apercevoir que des activités avaient débuté il y a 20 ans sur lesquelles nous ne savions rien », a-t-il dit dans des remarques non préparées dont une transcription a été remise à Reuters.
« Bien entendu, cela engendre une situation différente et cela signifie que lIran doit prendre linitiative dexpliquer ce qui se passe. »
LIran affirme que son programme nucléaire est purement civil. Les nations occidentales suspectent Téhéran de fabriquer en secret des armes atomiques et font donc pression pour que lONU adopte des sanctions pour linciter à stopper ses travaux atomiques potentiellement liés au développement darmes.
ElBaradei a affirmé quil avait tenté de bien faire comprendre à lIran quil « devait abandonner cette voie » et arriver à une transparence totale.
« Cela concerne des questions qui vont au-delà de lAccord de sauvegarde, donc la solution nest pas de se reposer sur une clause légale ou une autre », a déclaré ElBaradei.
LIRAN AUTORISE LE PRELEVEMENT DE NOUVEAUX ECHANTILLONS
LIran a confirmé mardi quil autorisait les inspecteurs de lONU à prélever des échantillons supplémentaires sur des équipements de recherche en raison de découvertes antérieures duranium hautement enrichi, ou enrichi à un niveau adéquat pour le développement darmes.
ElBaradei a annoncé la semaine dernière que lIran avait également accepté de laisser les inspecteurs de lagence examiner les rapports de fonctionnement de son usine pilote denrichissement duranium à Natanz. Il a qualifié ces gestes de la part de lIran (les échantillons et les rapports de fonctionnement) de « pas dans la bonne direction ».
Téhéran nest pas forcé dautoriser les inspecteurs de lAIEA à pénétrer dans les sites quil na pas déclarés comme étant engagés dans des activités nucléaires. Mais il affirme quen permettant à ces inspections davoir lieu, il voulait montrer que ses projets nucléaires étaient pacifiques.
Mais plusieurs experts et diplomates qui suivent de très près le cas de lIran affirment que ces dernières concessions ne sont que de simples gestes et quils ne représentent aucune avancée significative vers une attitude transparente.
La dernière fois quElBaradei sest exprimé, il a affirmé que lIran devait autoriser les inspecteurs à conduire des contrôles annoncés à la dernière minute dans nimporte quel site « jugé pertinent » pour aller au fond des questions que lon se pose sur toutes activités clandestines.
« Si nous posons des questions à lIran, cest parce que nous voulons reconstruire lhistoire. Que sest procuré lIran ? Qui est impliqué ? A quoi a servi telle ou telle expérience ? Quand et où a-t-elle eu lieu ? », a expliqué ElBaradei.
« Nous attendons toujours une explication sur le programme depuis ses débuts jusquà aujourdhui : comment il a évolué, quelle est son étendue. Cela implique de rencontrer des gens, de se procurer des données, »