The Independent on Sunday, 10 décembre – De Angus McDowall à Téhéran – Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a été vivement critiqué pour sa position sur l’holocauste, mais la critique venait cette fois dun camp inattendu : un activiste palestinien récemment libéré après 18 années demprisonnement en Israël.
M. Ahmadinejad a été très attaqué en Occident l’année dernière pour avoir déclaré que l’holocauste était un « mythe » et qu’Israël devait être « rayé de la carte ». Plus tard, il a affirmé qu’il ne savait pas si le massacre de six millions de Juifs avait bien eu lieu, a condamné la loi existant dans certains pays européens contre la non-reconnaissance de l’holocauste et a affirmé que si l’Europe se sentait coupable vis-à-vis des Juifs, alors elle devait leur créer une nation sur le sol européen même.
Dans ce contexte, une conférence de deux jours sur lholocauste, débutant demain à Téhéran, suscite les suspicions à létranger. Le ministère des Affaires étrangères, qui organise cet événement, affirme que 67 chercheurs internationaux, dont certains venant de Grande-Bretagne et dAllemagne, vont y participer. On ne sait pas exactement si ce sont des révisionnistes connus ou des universitaires respectés qui seront présents, mais Khaled Mahameed, avocat à l’origine du premier musée de lHolocauste dans le monde arabe, à Nazareth, a été invité à prendre la parole.
Toutefois, M. Ahmadinejad a été sévèrement critiqué la veille de la conférence par Mahmoud al-Safadi, condamné à 27 ans d’emprisonnement par Israël pour avoir lancé des cocktails Molotov pendant l’Intifada de 1988. Dans une lettre ouverte au président iranien, il affirme que la position de M. Ahmadinejad « fait beaucoup de tort aux luttes populaires dans le monde entier.
Peut-être refusez-vous de reconnaître lholocauste dans lintention de soutenir les Palestiniens, écrit-il. Ici aussi, vous avez tort. Nous luttons pour notre existence et nos droits et contre linjustice historique qui nous a frappés en 1948.
Nous ne remporterons pas de succès ni notre indépendance en niant le génocide perpétré contre les Juifs, même si une partie de ces gens sont les mêmes que ceux qui nous occupent et nous exproprient aujourdhui.M. Safadi affirme que la lecture des travaux des intellectuels arabes lui a permis de le convaincre que lholocauste était un fait historique.