The New York Times, 10 décembre -Quelques jours après que lIraq Study Group ait recommandé louverture dun dialogue avec Téhéran, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que son pays nentamerait de discussions sur la stabilisation de l’Irak seulement à condition que les Etats-Unis sengagent à retirer ses troupes.
Prenant la parole lors dune conférence de presse à Manama, le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a affirmé que lIran était ouvert à un dialogue tant que les Etats-Unis changeaient leur attitude ; il a de plus affirmé que les Américains étaient à 50% responsables » des violences en Irak.
Dans un exposé provocant, il a également insisté pour que les USA cessent de faire campagne contre le programme nucléaire iranien.
« Dans le cas où les USA changeaient dattitude, la République islamique dIran est prête à aider ladministration à retirer ses troupes dIrak », a affirmé Mottaki. Il a ensuite adopté un ton triomphant pour déclarer : « Le temps des menaces est révolu ; la période de lunilatéralisme est révolue ».Cet événement, qui a attiré plusieurs hauts diplomates et responsables de la sécurité de tout le Golfe Persique et de lOccident, a été organisé par l’International Institute for Strategic Studies.
Les activités de lIran en Irak préoccupent vivement Washington, le renseignement américain affirmant que lIran fournit des explosifs et des dispositifs damorce, voire même un soutien militaire aux combattants militants en Irak.
Le panel bipartisan de lIraq Study Group a recommandé dans son rapport publié mercredi que les Etats-Unis forment un groupe de soutien international pour l’Irak, qui serait composé entre autres des voisins de l’Irak, y compris l’Iran, d’autres Etats du Moyen Orient, des Etats-Unis et des autres membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies.Quant à la possibilité que lIran participe à cet effort diplomatique, M. Mottaki a signalé que sa nation ne le ferait que dans le cadre d’un accord par lequel l’Amérique accepterait de retirer ses forces du pays.
« Les Etats-Unis doivent saider eux-mêmes avant daider quiconque », a-t-il dit à la presse à la suite de son exposé. « La première étape est dannoncer quils sont prêts à quitter lIrak. »
Ils ont souligné qu’ils navaient eu aucun contact avec les Iraniens pendant tout le meeting.
« Ils ne veulent pas donner limpression dimplorer un dialogue alors que nous ne semblons pas non plus très enclins à le faire », a déclaré un haut responsable américain, qui a désiré rester anonyme parce quil navait pas lautorisation de faire des commentaires. « Mais ils semblent avoir confiance dans le fait que les choses prennent la bonne voie. »
De hauts responsables américains ont été conviés à cette conférence, et Stephen J. Hadley, conseiller national en matière de sécurité du président Bush, devait y participer également. Cependant, ce dernier ainsi que dautres officiels ne se sont pas présentés.
Le gouvernement conduit actuellement une révision de sa politique à ce sujet et les experts affirment quil aurait été difficile de défendre une politique qui n’a pas été encore établie.