Reuters, Nations Unies, 11 décembre – Par Evelyn Leopold – La Grande-Bretagne et la France ont lintention de présenter lundi au Conseil de Sécurité de lONU un projet de résolution révisé imposant des sanctions contre lIran, qui refuse de suspendre lenrichissement duranium, et espèrent par là mettre cette mesure aux voix dans les deux prochaines semaines.
Afin de remporter le soutien de la Russie, ces deux nations, accompagnées de lAllemagne et soutenues par les Etats-Unis, ont fait circuler vendredi parmi les 15 membres du conseil un nouveau texte réduisant lembargo aux matériaux et à la technologie de fabrication de bombes.
Cependant, le texte maintient l’interdit sur les voyages et le gel d’actifs pour les individus, groupes et sociétés impliqués dans les programmes nucléaire et balistique iraniens, ce à quoi est opposée la Russie.
Mais personne ne sait exactement si la Russie, soutenue par la Chine, qui ont toutes deux un pouvoir de veto au conseil, vont accepter ce nouveau texte. Lors dune réunion à Paris au début du mois, les six nations ne sont pas parvenues à un accord, indiquant que de nouveaux changements devaient être envisagés.
Toutefois, un émissaire européen, qui sest exprimé sous couvert de lanonymat, a déclaré que lintention était d’obtenir prochainement un vote unanime. « Mais nous accepterons une abstention pour éviter que la question ne traîne jusqu’à lannée prochaine », a affirmé le haut diplomate.
Le porte-parole du département dEtat américain, Sean McCormack a indiqué la semaine dernière que « si une résolution était effectivement adoptée, elle sappliquerait à tous les Etats quils se soient abstenus lors du vote ou quils aient voté en sa faveur ».
En plus dun meeting du conseil prévu lundi après-midi pour discuter du texte, l’Allemagne et les cinq membres permanents du conseil ont l’intention de se réunir à nouveau, après des semaines de négociations houleuses sur un projet de résolution.
Des sanctions ont été proposées en réaction au refus de lIran de se soumettre à la date limite du 31 août fixée par lONU pour la suspension de lenrichissement duranium, processus pouvant produire du combustible pour des centrales nucléaires ou pour des bombes. Les Iraniens avancent quils désirent l’énergie nucléaire mais à des fins pacifiques, tandis que l’Occident juge que les travaux nucléaires de Téhéran sont une couverture pour la fabrication de bombes.
Cette nouvelle résolution permet à la Russie de poursuivre la construction et de fournir du combustible à un réacteur à eau légère situé à Bushehr, dont la valeur est estimée à 800 millions de dollars. Le texte dorigine était ambigu quant à la question de lapprovisionnement en combustible.
Le texte ne mentionne pas Bushehr explicitement mais limite les sanctions aux « activités liées à l’enrichissement, au retraitement ou à l’eau lourde, ainsi quau développement de systèmes de lancement darmes nucléaires ».
Il conserve une série de sanctions qui limiterait toute assistance technique de lAgence internationale de lEnergie atomique, basée à Vienne, à lIran et empêcherait les jeunes Iraniens détudier dans ces pays des disciplines liées au nucléaire.
Ces sanctions seraient levées si lIran suspendait lenrichissement et acceptait de négocier.
Le projet de résolution menace de mesures supplémentaires si lIran refuse de se soumettre, mais il est peu probable quune quelconque volonté soit imposée, étant donné la longueur du débat sur la résolution initiale.
Comme dans le projet antérieur, la résolution évoque le Chapitre 7 de la Charte de lONU, qui rend sa mise en application obligatoire. Elle fait également mention de lArticle 41 se rapportant uniquement à des sanctions et non à une éventuelle intervention militaire.