AFP, Vienne, 9 février – Le principal négociateur du dossier nucléaire iranien Ali Larijani doit rencontrer ce vendredi à Vienne le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei, a indiqué un porte-parole de l’agence.
M. Larijani s’arrêtera à Vienne avant de se rendre à la Conférence de Munich sur la sécurité prévue à partir de vendredi, au cours de laquelle sera notamment abordé l’épineux dossier du nucléaire iranien, selon cette source.
La rencontre entre MM. Larijani et ElBaradei s’incrit dans un contexte de contacts « réguliers » entre les deux hommes dans le cadre de la vérification par l’AIEA de la conformité du programme nucléaire iranien au Traité de non-prolifération nucléaire, a précisé le porte-parole.
M. ElBaradei a proposé fin janvier une « pause » dans l’escalade liée à ce dossier en proposant une suspension simultanée des sanctions de l’ONU décidées le 23 décembre et de l’enrichissement d’uranium par l’Iran.
Cette proposition a recueilli le soutien de Moscou mais est rejetée par Washington, Téhéran ayant pour sa part réservé sa réponse.
Selon un diplomate, les Européens s’efforceront lors de contacts informels avec M. Larijani à Munich de pousser l’Iran « à avancer des propositions réalistes et réalisables » pour une suspension de son programme d’enrichissement d’uranium, conformément aux exigences de l’ONU.
La Conférence de Munich doit réunir de vendredi à dimanche notamment le président russe Vladimir Poutine, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, la chancelière allemande et présidente en exercice de l’Union europénne (UE) Angela Merkel et le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, qui avait mené les négociations de l’UE avec l’Iran.
Selon l’expert en non-prolifération Mark Fitzpatrick, de l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres, « l’Iran va chercher un moyen d’échapper à de nouvelles sanctions ».
« Larijani pourrait vouloir proposer à nouveau une brève suspension (de l’enrichissement), qu’il avait voulu avancer lors de négociations avec M. Solana en septembre mais à laquelle les tenants de la ligne dure à Téhéran se sont opposés », a-t-il déclaré à l’AFP.
Les Occidentaux craignent que la filière de production de combustible nucléaire que Téhéran cherche à développer serve à doter ce pays de l’arme nucléaire, ce que l’Iran dément.