AFP, Téhéran, 22 mai – L’Iran a décidé d’interdire à tout étranger de résider dans une province sensible du sud-est, à la frontière avec l’Afghanistan et le Pakistan, dans le cadre d’une campagne d’expulsion d’illégaux essentiellement afghans, selon un responsable de la police iranienne.
« Aucun étranger, résidant légalement ou illégalement, n’est autorisé à vivre, travailler et voyager dans quelque ville que ce soit de la province du Sistan-Balouchistan, en accord avec le plan d’expulsion » des illégaux, a dit le vice-commandant de la police Hossein Zolfaghari, cité par la télévision d’Etat.
« Plus de 65.000 citoyens étrangers illégaux ont été appréhendés dans la province », depuis le lancement du plan d’expulsion le 21 avril, a précisé ce responsable.
Selon la mission de l’ONU en Afghanistan plus de 70.000 réfugiés afghans ont été expulsés d’Iran et rapatriés dans leur pays depuis un mois.
Kaboul a demandé à son voisin iranien de cesser ces expulsions, disant n’avoir pas la capacité d’accueillir ses compatriotes.
L’affaire a suscité l’ire du Parlement afghan qui a voté le 12 mai une motion de défiance contre les ministres afghans des Affaires étrangères et des Réfugiés, accusés de n’avoir rien fait pour empêcher ces expulsions. La Cour suprême doit prochainement dire si ce vote est contraignant ou non.
En octobre 2006, l’Iran avait annoncé un vaste plan d’expulsion des travailleurs afghans illégaux afin de favoriser l’emploi des Iraniens. Mais l’application de ce plan avait été remise à cette année.
Les réfugiés afghans occupent souvent en Iran les emplois les plus pénibles et les moins bien rémunérés.