AFP, Téhéran, 8 janvier – La justice conservatrice iranienne a averti qu’elle prendrait des mesures légales contre ceux qui affirment que des journalistes détenus ont subi des abus pour écrire des lettres de repentance, rapportent samedi des médias officiels.
« Nous prendrons des mesures légales à l’égard de ceux qui ont publié des propos irréalistes reprenant ceux des médias ennemis et tentant de ternir le travail de la police », indique un communiqué du bureau du procureur de Téhéran.
La justice a lancé il y a quelques mois une campagne visant la presse réformatrice et les sites internet, arrêtant une vingtaine de journalistes. Quatre d’entre eux ont écrit des lettres de repentance qui disent que des « contre-révolutionnaires » et des étrangers leur ont « lavé le cerveau ».
Le gouvernement s’était interrogé en décembre sur les méthodes employées par la justice pour obtenir ces lettres et le président Mohammad Khatami a ordonné une enquête.
Selon des sites internet proches des réformateurs, un ex-député réformateur avait écrit au président iranien que son fils, récemment libéré, avait fait l’objet de pressions physiques et mentales pour passer des aveux.
Le communiqué du bureau du procureur accuse l’ancien vice-président réformateur Mohammad Ali Abtahi, qui a un site internet personnel, de figurer aussi parmi les personnes qui répandent de telles accusations d’abus.
M. Abtahi avait quitté le gouvernement réformateur en octobre 2004, estimant impossible de travailler avec les conservateurs qui avaient pris le contrôle du Parlement lors des législatives de février.
Mais le communiqué maintient que « la majorité des accusés ont admis regretter leur coopération avec des sites illégaux et accepter leurs erreurs, après avoir été confrontés à des preuves de leurs actes criminels ».
Le texte précise que l’affaire des accusations d’abus « suivait son cheminement légal et sera présentée à un tribunal ».
Avertissement de la justice iranienne contre des allégations d’abus de détenus
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