AFP, Téhéran, 19 janvier – Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié l’écrivain britannique Salman Rushdie d’apostat dont le meurtre pourrait être autorisé par l’islam, dans une déclaration reproduite par les médias mercredi.
L’ayatollah Khamenei a évoqué brièvement Salman Rushdie dans un message adressé aux musulmans effectuant le pèlerinage annuel à la Mecque, dans une longue tirade contre « les capitalistes occidentaux et sionistes ».
« Ils parlent de respect envers toutes les religions, mais ils soutiennent un +mahdour al-damm mortad+ tel que Salman Rushdie », a déclaré le dignitaire religieux tout-puissant en Iran et successeur de l’imam Khomeiny.
Dans la loi islamique, celui qui est « mortad » a quitté l’islam et est coupable d’apostasie. « Mahdour al-Damm » s’applique à celui dont le sang peut être versé impunément.
Le fondateur de la République islamique, l’imam Khomeiny, avait édité le 14 février 1989 une fatwa (décret religieux) condamnant à mort Salman Rushdie et son éditeur pour blasphème à cause du roman « les Versets sataniques ».
Le gouvernement réformateur du président Mohammad Khatami, élu en 1997, a pris ses distances avec le décret.
En 1998, le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi avait promis à son homologue britannique de l’époque, Robin Cook, que son pays ne ferait rien pour exécuter la fatwa, malgré une prime de 2,8 millions de dollars placée sur la tête de Salman Rushdie par une fondation para-étatique.
Les relations avec la Grande-Bretagne se sont alors réchauffées jusqu’à être normalisées en 1999. Pour certains radicaux cependant, la fatwa est toujours en vigueur.
Pour le Guide, Salman Rushdie reste un apostat qui peut être tué
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