AFP, Téhéran, 24 décembre – La lauréate du prix Nobel de la paix 2003, l’Iranienne Shirin Ebadi, a protesté contre le montant « trop élevé » de la caution fixée par la justice de son pays pour la libération de deux militantes des droits des femmes, a rapporté la presse lundi.
Maryam Hosseinkhah, 27 ans, et Jelveh Javaheri, 30 ans, sont actuellement détenues sur l’accusation d’avoir propagé des mensonges et attaques contre le régime, dans des articles publiés sur des sites internet féministes critiquant les « lois discriminatoires » envers les femmes.
« Malgré le fait qu’elles n’ont commis aucun crime, et même si c’était le cas, le montant des cautions est trop élevé », a dit Me Ebadi, qui représente les accusées en tant qu’avocate, citée dans le quotidien réformateur Etemad-Melli.
Un tribunal révolutionnaire a fixé à un milliard de rials (environ 107.000 dollars) la caution de Me Hosseinkhah, emprisonnée depuis le 18 novembre, et à un demi-milliard (environ 54.000 USD) celle de Me Javaheri, arrêtée le 1er décembre.
Les deux femmes sont très actives dans la campagne pour « Un million de signatures », une pétition visant à obtenir un changement des lois basées sur la charia (loi islamique) et jugées discriminatoires.
Elles avaient été interpellées brièvement en mars, lors d’une manifestation de soutien à cinq féministes qui se trouvaient en procès devant un tribunal révolutionnaire de Téhéran pour manifestation illégale en juin 2006.
Selon Etemad-Melli, Me Javaheri est passée en procès dimanche, en l’absence de son avocat, pour sa participation à la manifestation de mars dernier.
La justice iranienne a accentué ses poursuites contre les défenseurs des droits de l’Homme et les féministes impliquées dans la campagne « Un million de signatures ».
Cette campagne avait été lancée à la suite de la manifestation de juin 2006, pour la défense des droits des femmes, qui avait été dispersée brutalement par la police.
Les féministes iraniennes demandent l’égalité des droits avec les hommes en matière de droits de succession, de divorce et de droit de garde des enfants.