Pourtant considérée comme proche du gouvernement du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, elle avait été suspendue lundi pour avoir annoncé la veille le remplacement du président de la Banque centrale iranienne, Tahmasb Mazaheri, avant de revenir sur cette information, selon l’agence officielle Irna.
Une sourde bataille oppose actuellement MM. Mazaheri et Ahmadinejad à propos de la politique financière et économique du gouvernement.
L’agence Fars, qui a repris ses activités jeudi en milieu de journée, a toutefois indiqué que d’autres raisons avaient pu motiver la sanction.
"Jusqu’ici, la +vraie+ raison de la suspension nous est inconnue", a déclaré l’agence dans un communiqué.
Fars, qui a de nombreux contacts avec les forces de sécurité et publie régulièrement des entretiens avec les hauts responsables militaires, est considérée comme un soutien de M. Ahmadinejad.
L’agence Fars a été lancée en 2002 par les conservateurs iraniens. Elle s’est rapidement développée sur le territoire grâce à un large réseau de correspondants locaux. On ignore l’origine de son financement.
Outre Irna, l’agence officielle, d’autres agences de presse comme l’agence estudiantine Isna ou l’agence Mehr (proche des conservateurs) fonctionnent en Iran. L’agence Ilna (proche des réformateurs), suspendue il y a plusieurs mois par les autorités a été autorisée récemment à reprendre ses activités, mais elle ne l’a toujours pas fait.
Le paysage médiatique iranien, qui comprend de nombreux journaux, sites internet et agences de presse de toutes couleurs politiques, a été le cible de plusieurs ordres de fermeture sous la présidence Ahmadinejad.