AFP, Téhéran, 4 février – La justice iranienne a annoncé vendredi qu’elle ne poursuivrait pas le prix Nobel de la paix 2003, Shirin Ebadi, après une enquête montrant qu’une plainte déposée contre elle ne méritait pas d’être portée devant un tribunal, a rapporté l’agence iranienne Isna.
« L’affaire a été réexaminée par les responsables en charge de l’enquête, et il en est ressorti que (l’accusation) d’insulte n’était pas valide. L’enquêteur a décidé l’abandon des poursuites et Mme Ebadi en a été informée », a déclaré le procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, cité par l’agence estudiantine.
L’avocate iranienne des droits de l’Homme avait annoncé en janvier avoir reçu une convocation devant le tribunal révolutionnaire chargé des affaires de sécurité et de politique pour « s’expliquer ».
Mais Mme Ebadi a refusé de se plier à cette convocation jugée « illégale » tant qu’elle ne serait pas motivée, et la justice ultra-conservatrice avait fait marche arrière et reconnu son erreur le 18 janvier.
Le porte-parole de la justice, Jamal Karimi-Rad, avait alors expliqué que la plainte visait des faits « d’insulte » et émanait d’un particulier dont le nom n’a pas été révélé.
« C’est une affaire publique qui doit être examinée par un tribunal ordinaire et non le tribunal révolutionnaire. Elle ne relève pas du politique ou de la sécurité. Il n’y a pas de délit, donc pas (de nécessité) de répression ou de menace », avait-il dit.
Shirin Ebadi s’est attirée la colère des durs du régime en s’affichant notamment à côté d’une dizaine de dissidents notoires ou en réclamant la fermeture des cellules d’isolement et la fin des mauvais traitements infligés en prison.
Pas de poursuites contre Shirin Ebadi (justice iranienne)
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