AFP, 20 novembre 2008 – 91 syndicalistes ont été tués et 73 emprisonnés en 2007 à travers le monde "pour avoir défendu le droit des travailleurs", a recensé la Confédération syndicale internationale (CSI) dans son rapport annuel des violations des droits syndicaux rendu public jeudi.
"Le record le plus déplorable continue d’être détenu par la Colombie où 39 syndicalistes ont été assassinés en 2007 dans des conditions perdurant dans l’impunité", souligne la CSI, qui a étudié les cas de 138 pays.
L’organisation internationale pointe également du doigt la Guinée, "où le régime du président Lansana Conte a été directement responsable de lassassinat de 30 syndicalistes durant la répression brutale contre des manifestations organisées par les syndicats contre la corruption et les atteintes aux droits fondamentaux".
Par ailleurs, 73 syndicalistes ont été incarcérés, dont 40 en Iran, 14 au Maroc et 7 en Birmanie.
La liste des "pires pays en termes de violence anti-syndicale et de répression s’allonge", souligne la CSI qui cite notamment, outre la Colombie et la Guinée, la Biélorussie, le Soudan, le Swaziland, les Philippines, le Zimbabwe, le Pakistan, le Népal et le Honduras.
"L’Amérique latine est restée le continent le plus dangereux pour l’activité syndicale en 2007", estime le rapport qui a recensé toutes les pratiques anti-syndicales : violences, meurtres, tortures, harcèlemenst, licenciements illégaux, incarcérations.
"Le pluralisme syndical et le droit des travailleurs à constituer les syndicats de leur choix sont toujours bafoués dans un certain nombre de pays, en particulier en Asie (Chine, Corée du Nord, Laos, Vietnam) ainsi quau Moyen-Orient et dans les Etats du Golfe (Iran, Irak, Syrie, Egypte, Jordanie, Koweït, Yémen)", constate également la CSI.
En Chine, où existe un monopole syndical, "malgré les promesses faites concernant l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans la perspective des jeux Olympiques, des travailleurs ont été arrêtés, écroués, condamnés et emprisonnés pour leur participation à des actions collectives", souligne également le rapport.
L’organisation internationale souligne également que "la tendance dans le monde entier sest orientée vers un amendement de la législation du travail en vue dattirer les investissements au lieu dune amélioration de la protection des droits des travailleurs".
En Géorgie, l’adoption d’un nouveau code du travail, permettant le licenciement sans raison valable des travailleurs, "a coûté plus de 20.000 membres à la Confédération des syndicats de Géorgie", explique-t-elle.
Dans les pays industrialisés, la CSI note notamment qu’aux Etats-Unis et en Australie "les gouvernements Bush et Howard ont intensifié leur hostilité envers lorganisation syndicale".