AFP : La militante iranienne des droits de l’Homme Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, a appelé jeudi la communauté internationale à « cesser de focaliser son attention sur le nucléaire », mais à dénoncer les « atteintes aux droits de l’homme et à la démocratie en Iran »
Shirin Ebadi s’exprimait après avoir reçu un diplôme de « citoyenne d’honneur de la ville de Paris », remis par le maire de la ville, Bertrand Delanoë.
« J’appelle la communauté internationale à cesser de focaliser son attention sur la question du nucléaire et à prendre en considération les questions des droits de l’homme et la mise à mal de la démocratie qui se perpétue en Iran », a déclaré Mme Ebadi, avocate et militante des droits de l’homme, prix Nobel de la paix 2003, qui vit en exil à Londres.
Shirin Ebadi a aussi lancé officiellement une campagne pour la libération des prisonniers d’opinion en Iran, organisée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et Reporters sans frontières (RSF).
« Nous sommes à la veille d’un triste anniversaire. Il y a un an, les Iraniens descendaient par millions dans la rue, de manière pacifique, pour exprimer leur protestation contre le résultat des élections. La seule réponse de l’Etat a été les balles et la violence », a rappelé Mme Ebadi.
« Plus de 70 personnes ont été tuées, des milliers emprisonnées, un certain nombre sont décédées sous la torture, de nombreux prisonniers ont témoigné avoir subi des viols », a-t-elle poursuivi.
D’après la FIDH et RSF, il y a encore aujourd’hui plusieurs centaines de prisonniers d’opinion en Iran, tandis que de nombreuses personnes arrêtées n’ont été libérées que provisoirement, des charges pénales pesant toujours sur elles.
La réélection en 2009 du président Mahmoud Ahmadinejad avec 63% des voix a été entachée de fraudes massives, selon l’opposition iranienne. La contestation du résultat a donné lieu à de sanglantes émeutes qui ont constitué la plus grave crise intérieure de l’histoire de la République islamique.