AFP : L’une des principales figures de l’opposition iranienne, Mir Hossein Moussavi, a demandé à dix-sept prisonniers politiques de stopper la grève de la faim qu’ils observent depuis douze jours pour protester contre leurs conditions de détention, rapporte vendredi son site internet.
Parmi les opposants, emprisonnés dans la prison d’Evine de Téhéran après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, figurent des journalistes réformateurs et des leaders étudiants, selon des sites internet de l’opposition.
Moussavi, qui mène campagne contre le pouvoir en place depuis le scrutin présidentiel, a salué la « résistance » des grévistes de la faim et le fait qu’ils « défendent des exigences humaines et légitimes ».
« Votre message a été entendu dans le pays et à l’étranger. Les gens s’inquiètent pour votre santé et nous voulons que vous mettiez fin à votre grève », a déclaré M. Moussavi dans un communiqué diffusé sur son site internet, Kaleme.com.
« Nous appelons aussi les responsables pénitentiaires au respect de tous les droits des prisonniers (…) et à ne pas dévaloriser encore davantage le pays aux yeux des autres nations », a-t-il ajouté.
Selon un autre site de l’opposition, Rahesabz.net, la grève de la faim a été entamée après une dispute entre prisonniers et gardiens à propos du traitement réservé aux familles des prisonniers venues leur rendre visite.
Certains détenus ont commencé à protester après avoir été transférés en cellules d’isolement et d’autres ont suivi le mouvement, avaient indiqué Rahesabz et Kaleme lundi, précisant que plusieurs grévistes avaient été hospitalisés et que la santé des autres « se dégradait ».
Les autorités ont arrêté de nombreux responsables réformateurs, journalistes et étudiants après la présidentielle de juin 2009, entachée de fraudes selon l’opposition, et le mouvement de contestation qui a suivi.
Au moins dix ont été condamnés à mort, et beaucoup d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison variables pour atteinte à la sécurité nationale et incitation à la violence.