AFP: Une lettre de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, Iranienne condamnée à mort par lapidation, sera publiée chaque jour à partir de lundi dans des quotidiens français et américain, a annoncé jeudi à l’AFP le philosophe français Bernard-Henri Lévy.
« Nous allons envoyer à partir de lundi une lettre quotidienne à Sakineh, signée par de grands noms de la littérature et des arts », a annoncé le philosophe. Dans le même temps, « nous lancerons un appel aux internautes signataires pour qu’ils écrivent eux aussi à Sakineh. Ces lettres parviendront à sa famille », a-t-il ajouté.
La publication démarrera lundi, avec le journal français Libération et le quotidien américain le Huffington Post en ligne, a-t-il ajouté.
L’essayiste a par ailleurs affirmé que le président français Nicolas Sarkozy, avec lequel il s’est entretenu récemment, faisait du sort de la jeune Iranienne « une affaire personnelle » et pourrait bientôt « prendre des initiatives ».
« J’ai eu dimanche soir une longue conversation téléphonique avec le président Sarkozy. (…) Il semblait déjà très au fait du dossier », a précisé le philosophe.
« Je ne serais pas surpris qu’il prenne dans les jours qui viennent des initiatives en ce sens. Mais il m’a demandé la confidentialité la plus totale sur ce point », a-t-il poursuivi.
Le site de la revue de Bernard-Henri Lévy, « La règle du jeu », et le journal Libération ont publié dimanche et lundi une tribune de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, signée par de grands noms du cinéma et de la littérature, ainsi que par plusieurs personnalités politiques.
Cette pétition a notamment été signée en France par l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing et l’ex-ministre Simone Veil et, ce jeudi, par l’actuel ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, mère de deux enfants, a déclaré la semaine dernière à la télévision d’Etat iranienne qu’un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats ont affirmé qu’elle avait été forcée à faire cet « aveu ».
La révélation début juillet de son exécution imminente par lapidation suscite depuis une vague d’indignation dans le monde. La justice iranienne a annoncé le 11 juillet la « suspension pour des raisons humanitaires » du verdict.
Selon les autorités iraniennes, elle a été condamnée en 2006 pour adultère et implication dans le meurtre de son mari.