Iran Focus, Téhéran, 15 mars – Alors que lensemble de ses organes de sécurité avait été mis en état dalerte, la jeunesse en Iran est descendue dans la rue à la tombée de la nuit. Allumant partout des feux de joie et brûlant des portraits des ténors du pouvoir, les jeunes ont transformé la veillée du dernier mercredi de lAn (lannée iranienne prenant fin le 20 mars), en manifestations et mouvements de protestation.
A la suite de lappel des Modjahedines du peuple dIran pour célébrer de la manière la plus éclatante cette fête et en faire le théâtre de protestations, les autorités ont déployé une série de mesures répressives visant à empêcher toute sorte de rassemblement de la population mécontente. La radio et la télévision officielles diffusent depuis la matinée des communiqués des forces de sécurité et des parquets de la révolution. Elles ne cessent de lancer des avertissements comme quoi lutilisation de pétards et de feux dartifices, qui s’utilisent chaque année en cette fête traditionnelle, sera « une infraction passible de poursuites » et que les forces de sécurité « feront immédiatement preuve de fermeté avec les vendeurs et les utilisateurs de pétards ».
Un responsable gouvernemental a annoncé que 30 points de Téhéran ont été jugés « lieux à hauts risques » et on sattend à ce que les jeunes sy rassemblent davantage que dans les autres quartiers.
Malgré tout, les jeunes ont commencé à se rassembler quelques heures avant le début des festivités dans diverses villes, notamment Téhéran, Machad, Tabriz, Ispahan, Sanandaj, Lahidjan et Racht. A Téhéran depuis la matinée, les quartiers de Youssef Abad, Saadat Abad et Chahrak Gharb ont connu des face-à-face entre les forces de sécurité et des jeunes protestataires et on entendait partout des explosions de pétards.
A Machad, dès la tombée de la nuit, la rue Sadjâd était noire de monde et les forces de sécurité ont procédé à larrestation de plusieurs jeunes. Ailleurs comme à Ispahan, Tabriz, Babol, Machad, Karadj et Boukan, les rues étaient pleines de monde qui avait transformé la fête en protestation contre le pouvoir.
A Lahidjan, malgré l’omniprésence des forces de la répression dans toute la ville, la population est descendue dans la rue pour protester et l’on pouvait entendre partout le bruit des pétards. A Racht également, dès 17h00, une foule dense s’est réunie dans les rue Menzerieh et Golzar.
Selon les informations reçues de plusieurs villes dIran, à Téhéran et dans dautres villes, la jeunesse a brûlé des effigies des ténors du pouvoir. On pouvait voir dans de nombreux endroits des portraits des dirigeants de la Résistance, Massoud et Maryam Radjavi, et entendre à la volée autours des feux de joies : « Le cri de chaque iranien : Liberté, Liberté ! » et « Vive Radjavi ! ». Les jeunes ont également distribué à grande échelle des tracts soutenant lappel de Maryam Radjavi à un changement démocratique en Iran par le biais du peuple iranien et de sa résistance.