Iran Focus : Rarement a-t-on vu un père et fils attendre ensemble l’issue de leur destin dans le couloir de la mort. Mohsen et son père Ahmad Danechpour-Moghadam ont été reconnue coupable de Moharebeh (guerre contre Dieu) par la « justice » des mollahs. Ils risquent d’être exécuter à tout moment dans l’indifférence totale de la communauté internationale.
Motahareh, la mère de Mohsen est également en prison, subissant les tortures physiques et psychologiques des tortionnaires. Motahareh Bahrami a été condamnée à 15 ans de prison ferme. Leurs crimes c’est d’avoir retransmis les images de la manifestation à la télévision Iranntv.com, la chaîne qui relate les informations sur la résistance iranienne et l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). La plupart des prisonniers politiques condamnés à morts sont accusés de sympathisant envers ce mouvement.
Un autre fils de la famille, Meysam Danechpour-Moghadam avait déclaré en avril dernier sur un site d’information que les membres de sa famille croupissent en prison depuis la manifestation d’Achoura en décembre 2009. Affirmant que ses proches n’ont eu recours à aucune défense indépendante durant le simulacre de procès qui les a condamnés, il a déclaré dans une interview accordée en avril dernier au site de l’International Campaign for Human Rights in Iran (1) : « Les agents du ministère des renseignements ont arrêté mes parents, mon frère et un ami, Hajebrahimi, dans la maison familiale après la manifestation d’Achoura le 27 décembre 2009 ».
L’avocat de la famille, Me Mohammad Sharif, a déclaré à la même source que ses clients sont accusé d’ « avoir délibérément coopéré avec l’OMPI », d’avoir été « en réunion et en collusion contre la sécurité de l’Etat » et de « propagande contre le gouvernement et dans l’intérêt des ennemis de l’Etat».
Les preuves apportées à charge comprennent « un voyage fait par les parents en Irak pour rendre visite à un autre fils, membre de l’OMPI, l’envoi de vidéos et de photos à l’OMPI ainsi que la participation dans les manifestations ». Me Mohammad Sharif a déclaré que « ces activités, même avérées, ne justifient pas la peine capitale ».
Me Mohammad Sharif a précisé à l’ International Campaign for Human Rights in Iran : «Lorsque les autorités accusent les prisonniers d’être des membres de groups d’opposition comme l’OMPI, il devient impossible pour les médias iraniens, les avocats défenseurs des droits l’homme et le conseil représentants les familles, de médiatiser leurs cas ». Il a ajouté : « Les médias iraniens ne peuvent pas aborder ces cas, et des avocats comme moi font faces à de difficultés sérieuses si nous plaidons en faveur de tels accusés, vu la nature de tels affiliations. (…) ceci donne aux autorité les mains libres pour utiliser de tels peines pour terrifier les critiques du gouvernement et des dissidents ».
L’Iran est le pays qui détient le record du plus grand nombre d’exécutions proportionnellement à sa population. Plusieurs opposants politiques sont dans le couloir de la mort, des manifestants accusés de Moharebeh (guerre contre Dieu) . Le site Iran Focus retracera chaque jour le cas d’un des huit prisonniers politiques condamnés à mort en Iran.
Les familles des prisonniers politiques vont organiser samedi 9 octobre à Paris (Place de la Bastille à 17 heure) pour demander la libération de leurs proches notamment les condamnés à mort Ali Saremi, Mohammad-Ali Haj-Aghaei, Abdolreza Ghanbari, Jafar Kazemi, Abdolreza Ghanbari, Javad Lari et Mme Farah Vazehan.
(1) http://www.iranhumanrights.org/2010/04/family-sentenced-death/
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Mohsen DANESHPOUR né en 1944, père de 4 enfants, est ancien prisonnier politique des années 1980. Torturé à la prison d’Evine, il est dans un état de santé préoccupant à cause de son âge avancé, de ses maladies et des conditions épouvantables à prison d’Evine.
Ahmad DANESHPOUR né en 1970 est le fils de Mohsen DANESHPOUR. Il a été arrêté le 27 décembre 2009 avec ses parents et deux autres membres de sa famille et transféré à la prison d’Evine. Il a été torturé sous les yeux de son père.