AFP: Onze membres du groupe rebelle sunnite Joundallah (soldats de Dieu), qui a revendiqué l’attentat antichiite meurtrier du 15 décembre dans le sud-est de l’Iran, ont été pendus lundi matin.
« Ce matin, onze membres du groupe terroriste Joundallsheytan (soldats de Satan, terme utilisé par les autorités iraniennes pour désigner Joundallah, ndlr), qui avaient participé à des actes terroristes dans la province ainsi qu’à des affrontements avec les forces de l’ordre et qui ont tué des innocents, ont été pendus à la prison de Zahedan », a déclaré Ebrahim Hamidi, chef de la justice de la province de Sistan-Balouchistan.
« Toutes ces personnes avaient été condamnées à mort pour +corruption sur terre+ et +guerre contre Dieu+ en luttant contre le régime sacré de la République islamique », a-t-il ajouté, assurant que les condamnations étaient intervenues après « un procès public équitable » et qu’elles avaient ensuite suivi « toutes les procédures légales et religieuses ».
Selon la justice locale, certains des condamnés exécutés avaient participé ces dernières années à des attaques contre deux mosquées chiites à Zahedan, chef-lieu de la province, et contre des membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime islamique.
M. Hamidi a également prévenu « tous les rebelles » qu’ils devaient renoncer à leur action: « La justice appliquera avec précision et détermination les peines contre les +Mohareb+ (en guerre contre Dieu) et les +corrupteurs sur terre+ ».
Le groupe Joundallah a revendiqué l’attentat qui a fait 39 morts, selon un dernier bilan, lors d’une procession le 15 décembre dans la ville de Chabahar (sud-est), le plus meurtrier contre une mosquée chiite depuis 1994 dans le pays.
Un kamikaze a fait détoner une ceinture d’explosifs lors des cérémonies de Tassoua, à la veille d’Achoura, commémoration de la mort de l’imam Hussein, l’une des principales célébrations religieuses en Iran, dont 90% de la population est chiite.
Le Joundallah a affirmé que cette attaque venait venger la mort de son chef, Abdolmalek Righi, arrêté en février et pendu en juin, ainsi que des « martyrs » du mouvement.