AFP, Montréal, 5 avril – Le ministre canadien des Affaires étrangères Pierre Pettigrew a appelé son homologue iranien mardi pour lui demander que soit rapatriée la dépouille de la journaliste canado-iranienne Zahra Kazemi morte en détention en Iran.
« Ce matin, j’ai appelé le ministre iranien des Affaires étrangères (Kamal Kharazi) », a déclaré le ministre devant la Chambre des communes.
Téhéran a démenti les accusations d’un Iranien réfugié au Canada, qui a affirmé que la photojournaliste, tuée en juillet 2003 dans une prison iranienne, avait été violée et torturée à mort.
Les autorités iraniennes ont reconnu que Zahra Kazemi avait été tuée après avoir reçu un coup sur la tête, qui avait provoqué une hémorragie cérébrale. La justice a acquitté en juillet 2004 un agent des renseignements accusé du meurtre et a clos le dossier.
Lundi, M. Pettigrew a jugé la position de l’Iran « inacceptable… L’Iran a tort. C’était un meurtre et c’est pour ça que nous avons fait venir le docteur, pour démontrer clairement les faits », a-t-il dit expliqué.
Ottawa a facilité la venue au Canada du Dr Shahram Azam, qui a affirmé que la journaliste avait été violée et torturée à mort en détention en Iran, pour démontrer que Téhéran avait eu « tort » de classer cette affaire, a affirmé M. Pettigrew.
« Cela fait deux ans que nous disons ce que le Dr Azam vient de faire. Et si nous avons facilité sa venue au Canada, c’est précisément pour pouvoir démontrer à tout le monde que le Canada, dans sa croisade contre l’Iran et son manque de respect des droits de l’homme, mérite d’avoir l’appui de la communauté internationale », a-t-il insisté.
Le Dr Azam a déclaré à la presse canadienne avoir été le premier médecin à ausculter la femme de 54 ans après son transport fin juin 2003 dans un hôpital de Téhéran, quatre jours après son arrestation pour avoir pris des photos d’une manifestation devant une prison.
Ottawa demande à Téhéran le retour du corps de Zahra Kazemi
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