BRUXELLES, 18 novembre 2011 (AFP) – L’ambassade d’Irak auprès des institutions européennes a confirmé l’intention des autorités irakiennes de fermer, d’ici la fin de l’année, le camp d’Ashraf, au nord de Bagdad, où vivent quelque 3.400 réfugiés iraniens opposés au régime de Téhéran, a-t-on appris vendredi auprès du Parlement européen.
« Le gouvernement irakien confirme sa décision de fermer le camp d’Ashraf d’ici la fin de 2011 », affirme l’ambassade irakienne dans une lettre adressée au Parlement européen.
Dans cette lettre, dont l’AFP a obtenu une copie, l’ambassade justifie sa décision en qualifiant « d’organisation terroriste » l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) qui contrôle le camp. « La présence de cette organisation sur le territoire irakien menace la sécurité intérieure de l’Irak et la sécurité de ses voisins », affirme la lettre sans citer nommément l’Iran.
Les Moudjahidine, qui sont des opposants résolus au régime iranien, sont un sujet de contentieux entre Bagdad et Téhéran.
Plus d’une centaine de députés européens sont opposés à la fermeture de ce camp et selon l’eurodéputé conservateur écossais Struan Stevenson, la lettre de l’ambassade irakienne s’apparente à « une virtuelle déclaration de guerre » et à « une condamnation à mort » des résidents d’Ashraf.
« En affirmant que les 3.400 résidents d’Ashraf sont des terroristes, (le gouvernement irakien) leur dénie le droit au statut de réfugié et à la protection prévue par les conventions de Genève », a affirmé M. Stevenson. Selon le parlementaire britannique, les autorités irakiennes veulent fermer le camp d’Ashraf pour répondre aux voeux du régime iranien. La fermeture du camp pourrait entraîner « un massacre », a-t-il mis en garde.