BRUXELLES, 18 novembre 2011 (AFP) – L’Union européenne a appelé vendredi les autorités irakiennes à faire preuve de flexibilité et à coopérer avec le Haut Commissariat de l’ONU aux Réfugiés (HCR) dans les « difficiles » négociations en cours sur le déplacement des quelque 3.300 réfugiés iraniens du camp d’Achraf.
« L’UE suit de très près les négociations actuelles entre l’ONU, le HCR et le gouvernement irakien sur le camp Achraf », cette enclave contrôlée depuis près de 30 ans par les opposants iraniens au nord de Bagdad, précisent les services du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton dans un communiqué.
« Ces négociations sont très difficiles, mais nous faisons confiance aux négociateurs de l’ONU pour avoir comme préoccupation principale la sécurité des résidents » du camp, précise le communiqué.
L’UE « encourage » Bagdad « à faire preuve d’autant de flexibilité que possible quant aux modalités de l’évacuation et à coopérer avec le HCR afin de faciliter le déplacement des habitants » du camp.
Des négociations sont en cours pour déplacer pacifiquement les 3.300 habitants de ce camp contrôlé par les Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition extérieur au régime de Téhéran.
Bagdad souhaite le fermer avant la fin de l’année. Selon un responsable irakien, l’objectif serait dans un premier temps de déplacer les Moudjahidine vers un autre lieu, puis de permettre à l’ONU de contrôler ceux qui ont une double nationalité pour les transférer vers leur seconde patrie et de faire partir les autres vers l’Iran ou d’autres pays.
L’ONU insiste en tout cas pour que le rapatriement vers l’Iran se fasse sur la base du volontariat.
A Bruxelles, dans une lettre co-signée par les représentants de tous les groupes politiques représentés au Parlement européen, à l’exception des Verts, des eurodéputés ont demandé à Catherine Ashton d’intervenir directement pour empêcher la fermeture du camp.
Le camp d’Ashraf a été désarmé après l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis et leurs alliés, en 2003. Les Américains ont alors assuré la sécurité du camp avant d’en transmettre la responsabilité en 2010 aux Irakiens.