PARIS, 20 novembre 2011 (AFP) – Les Moudjahidine du peuple, principal mouvement de lutte contre le gouvernement iranien, ont répété dimanche leur opposition à tout départ de leur camp d’Achraf en Irak sauf si des soldats américains ou des casques bleus assurent leur protection dans le nouvel emplacement.
« Le déplacement des Achrafiens en Irak signifie les envoyer au massacre. Il s’agit d’un grand crime planifié par le régime iranien », a déclaré Maryam Radjavi, la dirigeante du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont les Moudjahidine sont la principale composante.
« La Résistance iranienne n’est absolument pas disposée à discuter sur le déplacement des Achrafiens en Irak, sauf si leur protection dans le nouvel emplacement est garantie par les forces américaines ou les casques bleu de l’ONU », a-t-elle toutefois concédé.
« Le Conseil de sécurité de l’ONU doit garantir et assurer la protection des habitants d’Achraf par des casques bleus et l’installation d’observateurs de l’ONU jusqu’au transfert de la dernière personne dans un pays tiers », ajoute-t-elle.
Des négociations sont en cours pour déplacer pacifiquement les 3.300 habitants de ce camp contrôlé par les Moudjahidine du peuple.
Les autorités irakiennes ont décidé de fermer à la fin de l’année cette enclave contrôlée depuis près de 30 ans par les opposants iraniens au nord de Bagdad. Selon un responsable irakien, l’objectif serait dans un premier temps de déplacer les Moudjahidine vers un autre lieu, puis de permettre à l’ONU de contrôler ceux qui ont une double nationalité pour les transférer vers leur seconde patrie et de faire partir les autres vers l’Iran ou d’autres pays.
L’ONU insiste en tout cas pour que le rapatriement vers l’Iran se fasse sur la base du volontariat.
Les Moudjahidine du peuple se sont installés en Irak pendant la guerre Iran-Irak (1980-88) et ont reçu le soutien du régime de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein pour mener des actions armées contre l’Iran.
Après la chute de Saddam Hussein en 2003, ils ont été désarmés par les forces américaines, qui ont assuré la sécurité du camp avant de la transférer en 2009 aux forces irakiennes, dont les responsables entretiennent de très bonnes relations avec Téhéran.