Iran Focus, 19 avril – Le ministère de la santé iranien vient dannoncer que le nombre officiel des séropositifs et des malades du sida en Iran vient de dépasser pour la première fois les 10.000. Selon ces chiffres, 10.265 personnes, 9.751 hommes et 514 femmes, sont infectées, et 390 ont développé la maladie. Les observateurs indépendants considèrent que ce chiffre est très fantaisiste. Le corps médical iranien avance les chiffres de 40.000 à 60.000 personnes atteintes.
En ce qui concerne la gestion du Sida, les pays peuvent être classés en trois catégories :
1) Ceux qui reconnaissent l’existence d’un état d’urgence, mettant en place un plan d’action pour venir en aide aux personnes atteintes et pour lutter contre la propagation de la maladie.
2) Ceux qui reconnaissent la gravité de cette maladie mais adoptent une attitude passive
3) Ceux qui nient l’existence d’un état d’urgence et essayent de dissimuler la gravité de cette maladie. Le régime de Téhéran se trouve dans la troisième catégorie.
Le nombre de personnes atteintes du sida en Iran est une question taboue. Les chiffres annoncés par les autorités sont contradictoires, incohérents et en tous cas très loin de la réalité.
Un correspondant de la BBC en Iran a affirmé en juin 2001 qu’il y avait à travers le pays plus de 6 millions de toxicomanes (près de 10% de la population). Sur ces 6 millions, 300.000 se droguent par voie intraveineuse. Ainsi, l’utilisation des seringues contaminées est devenu l’une des voies de transmission les plus courantes du sida en Iran.
En juin 2002, le conseiller de l’organisation de la transfusion sanguine en Iran a déclaré qu’il y avait dans le pays 1,2 million de toxicomanes, en précisant qu’approximativement 10% d’entre eux (soit 120.000 personnes) étaient séropositives. Ce chiffre semble être plus proche de la réalité que d’autres chiffres officiels annoncés.
En 2004, le correspondant de l’AFP à Téhéran parlait de 18.000 cas avérés de personnes atteintes par le sida et ajoute que 70% de ces patients ont attrapé le virus en utilisant des seringues contaminées.
Le corps médical iranien avance le chiffre de 1000 cas de contamination par mois à travers le pays.
Des dépistages effectués sur une population de 400 prisonniers ont révélé l’existence de 146 cas de personnes séropositives (30% des personnes ayant subi le test).
Dans la ville de Chiraz (sud de l’Iran), des tests de dépistage du sida effectués sur 7879 enfants ont révélé 85 cas de contaminations (un peu plus de 1% des enfants ayant subi le test sont séropositifs). Etant donné que ces enfants n’avaient pas fait l’objet de transfusion sanguine, on peut supposer qu’ils ont été contaminés par au moins un de leurs parents. En considérant ce groupe d’enfants comme un échantillon de la population et en effectuant une extrapolation à l’échelle de la population iranien, on peut supposer qu’il existe en Iran entre 50.000 et 100.000 personnes atteintes par le virus du sida.