AFP, 22 aout – Deux organisations de défense des droits de l’homme ont demandé mardi la fin de l’aide financière et technique à la lutte anti-drogue en Iran, car elle conduit à une hausse du nombre des exécutions dans ce pays.
En 2010 et 2011, l’Iran a procédé à plus de 1.000 exécutions liées au trafic ou à la consommation de drogue, un chiffre qui a plus que triplé par rapport aux deux années précédentes, affirment Harm Reduction International (HRI) et Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.
Des agences de l’ONU, du Canada, du Japon et de pays européens ont fourni des millions de dollars lors de la décennie passée pour soutenir la lutte anti-drogue en Iran et dans les pays voisins, rappellent les deux organisations.
Mais l’argent a été utilisé pour renforcer les frontières, acheter des équipements comme des scanners corporels et dresser des chiens renifleurs, selon les ONG.
Et cette aide a parallèlement « facilité, lors de procès injustes, la poursuite de délinquants présumés, et même l’application de la peine de mort à cause des lois anti-drogues draconiennes des tribunaux islamiques iraniens », explique Rebecca Schleifer de HRW.
« En 2011, l’Iran a executé au moins 600 personnes, devancé uniquement par la Chine. 81% de ces exécutions étaient liées à la drogue, y compris pour des cas d’usage seul », affirment les deux organisations.
Selon des chiffres d’Amnesty International, 166 des 389 exécutions répertoriées en 2009 sont liées à la drogue, soit près de 43%.
Les étrangers, et en particulier les réfugiés et les sans-papiers venus d’Afghanistan, sont les plus à même de se voir privés d’un procès équitable et d’être au final exécutés, affirment Human Rights Watch et Harm Reduction International.
Une grande partie des personnes exécutées ces dernières années seraient des Afghans n’ayant pas eu accès ni à un avocat ni aux services consulaires, dénoncent aussi les organisations.