GENEVE, AFP: Plusieurs experts de l’ONU sur les questions des droits de l’Homme ont lancé jeudi à Genève un appel au gouvernement iranien après la mort d’un blogueur en prison, demandant une enquête impartiale dont les résultats seraient publiés.
Ils saluent les décisions des autorités judiciaires et du parlement d’enquêter sur la mort de Sattar Behesti, un blogueur de 35 ans qui critiquait le gouvernement sur son site. Il avait été arrêté le 30 octobre et sa mort a été annoncée à la famille le 6 novembre par les autorités de la prison.
« Il ne doit y avoir aucune tolérance pour la torture », souligne Ahmed Shaheed, le rapporteur de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran.
« Il est impératif que ceux qui commettent de tels crimes horribles fassent l’objet d’une enquête, soient déférés devant la justice, faute de quoi on promeut une culture de l’impunité », ajoute-t-il dans cet appel, signé par trois autres responsables des questions des droits de l’Homme à l’ONU, Juan Mendez, Frank La Rue et Christof Heyns.
Lundi « plusieurs personnes ont été arrêtées », a annoncé pour sa part le procureur général de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi, sans donner plus de précisions.
« Dès que nous avons appris la mort (de Sattar Beheshti) nous avons ouvert une enquête (…) Nous espérons pouvoir rendre publics les résultats de l’enquête d’ici à une dizaine de jours », a-t-il ajouté.
Des militants de l’opposition disent que le blogueur a été torturé à mort en prison pour avoir critiqué sur internet le régime iranien.
Selon Amnesty International, il pourrait être décédé des suites de tortures après avoir porté plainte contre les sévices dont il était victime.
D’après les médias locaux, le procureur général du pays, Gholamhossein Mohseni Ejeie, a affirmé lundi que M. Beheshti avait été arrêté le 30 octobre et qu’on avait retrouvé son corps le 3 novembre en lui amenant son déjeuner dans sa cellule.
Les experts ont également appelé le gouvernement iranien à libérer les journalistes et blogueurs détenus en contradiction avec les droits civiques et politiques internationalement reconnus.