AKI, Téhéran, 19 décembre – Le vice-président du Comité Olympique iranien, Abdolreza Savar, a annoncé de nouvelles règles pour combattre ce quil qualifie de « assujettissement » du sport « aux coutumes et aux pratiques occidentales ».
Dans un mémorandum envoyé à toutes les fédérations sportives, Savar, qui est responsable « du comportement appropriée des athlètes masculins et féminins » a dit qu’ « une punition sévère sera décernée à ceux qui ne respectent pas les règles islamiques pendant les compétitions sportives » tant en Iran qu’à l’étranger.
Le mémorandum a aussi dit qu « aucun entraîneur masculin ne peut entrainer ou accompagner les athlètes quand ils voyagent à l’étranger. »
« Si on ne trouve pas d’entraîneurs féminins, nos équipes féminines ne participeront pas aux compétitions internationales », a dit Savar.
On considère les athlètes de l’Iran parmi les meilleur au Moyen-Orient, mais en raison des restrictions sévères imposées par le gouvernement, les femmes sont parfois exclues de la compétition et empêchées d’exploiter leur potentiel.
A titre d’illustration l’équipe de volley iranienne, qui n’a pas pu se qualifier dans la moindre compétition internationale, parce qu’elle n’a pas dentraîneur.
« Dans le volley il n’y a pas d’entraîneur féminin compétent et le comité Olympique ne nous permet pas d’employer des hommes pour entraîner l’équipe féminine », a dit Saïd Derakhchandeh, le président de la Fédération iranienne de voleyball.
L’équipe de voleyball de l’Iran a compté par le passé comme une des meilleures d’Asie.
Le mémorandum mentionne aussi de nouvelles règles sur les vêtements portées par les athlètes, disant que si ces règles n’étaient pas suivies, les athlètes seraient sévèrement punis et ne pourraient participer aux futures compétitions nationales ou internationales.
Savar a aussi évoqué une compétition de Tae-Kwon-Do tenue dans l’île de Macao, en Chine où un arbitre masculin a saisi et a levé le bras d’une joueuse iranienne qui avait gagné un tournoi.
Il a dit que les sportives iraniennes ne participeraient aux jeux Olympiques suivants, dans aucune discipline qui impliqueraient le moindre contact physique avec l’arbitre, si c’est un homme.
L’objectif de l’Iran, dit Savar « n’est pas juste de gagner des médailles, mais de promouvoir la culture islamique et ainsi nous avons décidé d’inaugurer une exposition consacrée aux valeurs islamiques pendant les jeux Olympiques à Beijing » en 2008.
D’autres femmes en Iran ont aussi été empêchées de poursuivre leurs activités sportives.
La pilote championne de rally Laleh Seddigh a été interdite pendant 12 mois de participer à la compétition
Elle a été accusée d’avoir trafiqué le moteur de sa voiture pendant sa dernière course en Iran.
Dans un interview téléphonique avec (AKI) International Adnkronos, Seddigh a dit que « c’est une conspiration, je n’ai pas commis d’irrégularités. Ils veulent simplement m’exclure de la compétition parce que je suis une femme. »
Seddigh est connue comme la « Schumacher de l’Orient ».
« Ils n’ont probablement pas apprécié le fait que je suis une femme et en même temps le pilote le plus connu du Moyen-Orient », a-t-elle dit. « Ils préféreraient voir une femme avec une poêle à frire ou un fer à repasser dans les mains. »