IranFemmesL’impact des femmes sur le combat pour la liberté...

L’impact des femmes sur le combat pour la liberté en Iran (Maryam Radjavi)

-

ImageIran Focus : « Nous disons à la faction vaincue que si vous êtes sincère dans vos revendications pour la liberté du peuple, la première étape sera d’accepter l’abolition du voile obligatoire ; de même tout gouvernement qui viendra au pouvoir après les mollahs devra respecter le principe selon lequel le choix de la tenue vestimentaire des femmes les concerne elles et non pas l’Etat », a déclaré Maryam Radjavi, dirigeante du Conseil National de la Résistance iranienne, la semaine dernière à Bruxelles.

Elle intervenait à une réunion au parlement européen à l’invitation d’Eva-Britt Svensson, présidente de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres, pour débattre sur « Les femmes, l’avant-garde du changement démocratique en Iran ». La réunion a été l’occasion d’annoncer la création d’un « groupe de solidarité du Parlement européen avec les Femmes pour un Iran Libre », présidé par Edith Bauer, eurodéputée slovaque.

Extaits :
Je suis très heureuse de prendre part à cette réunion pour parler de la Journée internationale des femmes à l’occasion du quinzième anniversaire de la Conférence de Pékin, en particulier parce que cette année, la Journée des Femmes s’identifie avec les femmes courageuses d’Iran.

Ces femmes sont les précurseurs du soulèvement pour renverser la dictature la plus barbare dans le monde d’aujourd’hui. Ce sont les mères qui se réunissent dans divers points de Téhéran et qui exhortent les citoyens à continuer la révolte pour la liberté. Ce sont les jeunes filles emprisonnées ces derniers mois, qui résistent aux tortures, aux insultes et aux agressions des bourreaux. Ce sont les femmes qui dirigent les gens pendant l’insurrection.

Ce n’est pas un hasard si Neda [Agha Soltan] est devenue un symbole du soulèvement populaire et si son image inspire le respect et la solidarité avec le peuple iranien dans le monde.

Les observateurs ont été tellement impressionnés par le rôle des Iraniennes depuis le début de l’insurrection que certains l’ont appelé la révolution des femmes. Cette situation n’est pas née du jour au lendemain, elle est enracinée dans une lutte de 150 ans avec les sacrifices des Iraniennes d’une part et la nature du régime au pouvoir de l’autre. (…)

Un critère élémentaire : la liberté de choisir ses propres vêtements

Alors que l’insurrection se poursuit, il est nécessaire de rappeler l’attitude de la Résistance iranienne vis-à-vis de la faction vaincue du régime, ce qu’elle a été annoncée dès le début des protestations. Nous avons toujours condamné toutes les agressions à son encontre par la faction dominante. En outre, le dirigeant de la Résistance, Massoud Radjavi, a souligné, « nous nous félicitons de toute tentative de la faction vaincue pour se distancier du guide suprême. Ce n’est pas simplement un désir, mais un devoir patriotique pour prouver notre sincérité et notre engagement dans le renversement du régime».

Les dirigeants de la faction vaincue se rangent aux côtés d’une partie de ce mouvement. Néanmoins, ils divergent avec nous dans de nombreux domaines. Au début de l’insurrection, ils ont seulement appelé à une réélection. Ils veulent voir le programme nucléaire se poursuivre et défendent la Constitution du régime du guide suprême. Cette constitution est misogyne et viole la souveraineté populaire.

En ce qui concerne les problèmes des femmes, ils ont pris de grandes distances avec les revendications des Iraniennes.

Les femmes iraniennes, bien entendu, demandent le renversement de la dictature religieuse. Je peux soulever un critère très simple : la suppression du voile obligatoire, ratifiée par le Conseil national de la Résistance d’Iran en 1987, ne sera jamais acceptée par le régime en raison de son incapacité à se réformer.

Mais, si quelqu’un recherche vraiment la liberté pour l’Iran, il doit au moins défendre un minimum de liberté, comme la liberté des femmes de choisir leurs propres vêtements.

Il y a trente et un ans, les mollahs ont institué leur dictature en imposant le voile aux femmes sous le prétexte de l’islam.

Inspiré par l’Islam authentique, nous insistons sur la liberté, y compris la liberté des femmes dans le choix de leurs vêtements et nous rejetons toute contrainte ou obligation à cet égard. C’est ce que veut dire le Coran en déclarant qu’ « il n’y a pas de contrainte en religion».

Que chaque femme soit libre de choisir ce qu’elle veut porter ou non. C’est le minimum de liberté pour les femmes iraniennes en tant qu’êtres humains.

Pour combien de temps les femmes doivent-elles être persécutées et torturées en raison de la forme et de la couleur qu’elles portent ? Ou être soumises à une agression sexuelle ?

Interroger les femmes en raison de la couleur et du type de vêtements et de maquillage et même la façon dont elles marchent ou parlent, tout comme les instructions sur le voile représentent une violation flagrante du droit des femmes iraniennes à la liberté et la sécurité.

Condamner des femmes à la prison ou à 74 coups de fouet en raison du type de vêtements qu’elles portent est une loi barbare.

Ces lois cruelles et les insultes faites aux femmes iraniennes doivent être abolies à tout jamais.

Par conséquent, nous disons à la faction vaincue que si vous êtes sincère dans vos demandes pour la liberté du peuple, la première étape sera d’accepter l’abolition du voile obligatoire.

De même tout gouvernement qui viendra au pouvoir après les mollahs devra respecter le principe selon lequel le choix de la tenue vestimentaire des femmes les concerne elles et non pas l’Etat.

Nous voulons l’instauration d’une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, le pluralisme et le respect des droits humains. Nous sommes engagés dans l’abolition de la peine de mort en Iran après la chute du régime des mollahs et nous voulons un Iran non nucléaire.

L’égalité des sexes occupe une place importante dans nos conceptions et nos programmes pour l’Iran de demain. Les détails de ces points sont à votre disposition.

Dans l’Iran de demain, toutes les libertés individuelles pour les femmes devront être reconnues, y compris la liberté de choisir sa tenue vestimentaire, la liberté de croyance et de religion, et la liberté de se marier et de divorcer, ainsi que la liberté de choisir un métier et de voyager. Nous croyons à l’égalité complète des droits entre les femmes et les hommes dans les domaines social, politique, culturel et économique. Nous soulignons en particulier que les femmes doivent participer à égalité à la direction politique du pays. (…)

L’UE invitée à prendre cinq mesures urgentes contre le régime

Par conséquent, au nom de tout le peuple insurgé d’Iran, en particulier des femmes iraniennes, j’appelle le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne à :

1. Prendre des mesures efficaces et pratiques face à la vague de répression, d’arrestations, de simulacres de procès, la condamnation d’opposants sur l’accusation de Mohareb, « ennemi de Dieu», et les exécutions de prisonniers politiques.

A cette fin, je propose que le Parlement européen forme un comité spécial pour s’occuper des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme en Iran, y compris les conditions d’incarcération, les prisonniers politiques, les familles des prisonniers et de militants politiques et les familles des résidents d’Achraf.

2. Mener une enquête exhaustive sur les conditions des prisonnières politiques en Iran, en particulier sur les viols systématiques et prémédités des détenues.

3. Fermer ses institutions importantes et actives de soutien opérant en Europe, afin de contrebalancer la répression du peuple iranien par les gardiens de la Révolution. Les gardiens ont de nombreuses sociétés écrans en Europe qui sont actives en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Italie. Elles sont impliquées dans les achats d’équipements et de matériel pour la répression, ainsi que dans le développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques. Nous attendons du Conseil des ministres qu’il ferme toutes ces sociétés.

4. Prévenir le développement de l’influence des gardiens de la révolution en Irak s’impose à tous les égards. Il est de notoriété publique qu’après avoir occupé l’Irak, les Etats-Unis ont commis une faute encore plus grande en donnant une part de la direction de l’Irak aux agents des mollahs et à une partie de la Force Qods.

Aujourd’hui, le plus haut commandant américain dans la région admet que le comité qui a éliminé les dirigeants de partis nationalistes irakiens de la liste des candidats aux élections est affilié à la Force Qods. Néanmoins, les Etats-Unis continuent de dialoguer avec les mêmes éléments de la force Qods en Irak.

5. Mettre fin au réseau de renseignement du régime des mollahs dans divers pays de l’UE. Ils sont activement engagés dans l’espionnage de l’opposition et à limiter la marge de manœuvre de la société iranienne. Les services occidentaux sont parfaitement au courant des détails de leurs activités. Les espions de la dictature religieuse forment des cellules dormantes du terrorisme contre les peuples d’Europe. Le temps est venu de les déraciner.

7,062FansJ'aime
1,179SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner

Dernières nouvelles

Ce que les empoisonnements au gaz en Iran nous disent sur le régime au pouvoir

Depuis des mois, des écoles en Iran sont dans le collimateur d'attaques au gaz contre les enfants du pays....

Le régime iranien se dirige vers l’obtention d’armes nucléaires

Le régime iranien est une fois de plus au centre d'une dangereuse escalade de la prolifération d’armes nucléaires. Un...

Le Congrès américain soutien la quête du peuple iranien pour une République démocratique et laïque

Plusieurs membres bipartites de la Chambre des représentants des États-Unis ont présenté une résolution (H. RES. 100) soutenant le...

Une vague d’attaques par empoisonnement contre des écoles laisse des centaines de personnes malades

L'Iran est secoué depuis trois mois par des empoisonnements en série contre des écoles réservées aux filles, qui ont...

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite l'inquiétude du régime iranien. La veille du dernier mercredi de...

Conférence de la Journée internationale de la femme en soutien à la lutte des femmes en Iran

Le 4 mars, une conférence a eu lieu en l'honneur de la journée internationale de la femme. Conférence intitulée...

Doit lire

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite...

Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts...

vous pourriez aussi aimer EN RELATION
Recommandé pour vous