AFP: Une femme, condamnée à être lapidée en Iran pour adultère, a accusé les autorités de Téhéran de mentir en disant qu’elle a aussi été reconnue coupable de meurtre, afin de pouvoir l’exécuter en secret, dans un entretien publié samedi par le quotidien The Guardian.
Jeudi, Mossadegh Kahnemoui, un haut responsable judiciaire iranien, interrogé par des membres du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), avait assuré que « cette femme en plus d’un double adultère, a été également reconnue coupable de complot pour tuer son mari ».
« Son affaire est toujours en cours d’examen et rien n’a été décidé pour l’instant », avait-il ajouté.
« Ils mentent. Ils sont embarrassés par l’intérêt international porté à mon cas et ils essaient désespérément de distraire l’attention et de troubler les médias pour pouvoir me tuer en secret », a déclaré au Guardian, via un intermédiaire, Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans.
« J’ai été déclarée coupable d’adultère et acquitté du meurtre, mais l’homme qui a en réalité tué mon mari a été identifié et incarcéré, mais il n’est pas condamné à mort », a assuré cette mère de deux enfants.
« C’est parce que je suis une femme, ils pensent qu’ils peuvent tout faire aux femmes dans ce pays », a-t-elle souligné.
Elle a également affirmé avoir signé le document lui signifiant sa condamnation à mort sans comprendre qu’elle allait être lapidée, parce qu’elle n’avait pas compris le mot arabe utilisé.
Elle s’est aussi dit plus vulnérable sans son avocat, Mohammed Mostafaie, qui a fui en Turquie où il a demandé l’asile.
Ce dernier a de son côté affirmé au quotidien The Times craindre pour son épouse Fereshteh Halimi, qu’il pense être détenue dans des conditions difficiles à la prison d’Evin, à Téhéran.
Une vaste campagne internationale cherche actuellement à éviter la lapidation à la mère de famille et Téhéran a annoncé en juillet la suspension temporaire de sa peine.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva a proposé le 31 juillet l’asile à Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une offre dénoncée par les autorités iraniennes.