AFP : La procédure de réexamen du cas de Mme Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à mort par lapidation dans une affaire mêlant meurtre et adultères, « n’est pas achevée », a indiqué mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.
« Les deux sujets (ndlr: l’accusation liée au meurtre et celle liée à l’adultère) doivent être examinés », a déclaré M. Mehmanparast lors de son point de presse hebdomadaire, en réponse à une question sur l’état de cette affaire qui a suscité une vive émotion internationale.
L’Iran a annoncé début juillet que cette condamnation à mort par lapidation, intervenue en 2006 et confirmée en 2007 en appel mais non exécutée, avait été « suspendue » et que l’affaire était en cours de réexamen.
« La procédure judiciaire n’est pas encore achevée, et le verdict final sera annoncé après la fin de cette procédure », a réaffirmé mardi M. Mehmanparast.
Mme Mohammadi Ashtiani a été condamnée à mort deux fois en 2006 par deux tribunaux différents de Tabriz (nord-ouest) lors de deux procès distincts, d’une part pour participation au meurtre de son mari, et d’autre part pour plusieurs adultères, notamment avec le meurtrier de son mari.
Sa condamnation à mort par pendaison pour la participation au meurtre de son mari a été ramenée à dix ans de prison par une cour d’appel en 2007, mais sa condamnation à la lapidation pour adultères a été confirmée par une autre cour d’appel la même année, selon les détails de la procédure rendus publics en août par l’autorité judiciaire iranienne.
Les dirigeants iraniens ont régulièrement affirmé depuis début juillet que la sentence de mort par lapidation était « suspendue », en réponse aux multiples déclarations alarmistes des médias et de certains dirigeants européens, notamment français, qui ont pris la défense publique de Mme Mohamadi-Ashtiani.
« La question ne devrait pas être politisée, et l’autorité judiciaire ne sera pas influencée par la campagne de propagande lancée par les médias occidentaux », a affirmé de son côté le procureur général de l’Iran, M. Gholam-Hossein Mohseni-Ejei lors d’un point de presse lundi.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé la semaine dernière la mobilisation internationale autour de cette affaire, à laquelle il a opposé le « silence » des médias et dirigeants occidentaux sur l’exécution jeudi aux Etats-Unis de Teresa Lewis, une déficiente mentale condamnée à mort pour avoir facilité le meurtre de son mari et de son fils par son amant.
Plusieurs responsables et médias iraniens ont souligné ces dernières semaines les nombreuses similarités entre les deux affaires, pour dénoncer une politique occidentale de « deux poids et deux mesures » à l’égard de l’Iran.