« Nous ne pouvons pas négocier avec le régime alors qu’il y a des forces étrangères qui bombardent le peuple syrien », a-t-il déclaré à Paris, à l’issue d’un entretien avec le président français François Hollande.
« Comment pourrions-nous accepter de négocier alors que le peuple syrien est en train de mourir », a-t-il insisté, énumérant les « massacres commis tous les jours par l’Iran, par des milices confessionnelles, par des mercenaires afghans ou pakistanais… »
M. Hijab était reçu à Paris en prélude aux négociations de paix censées s’ouvrir sous l’égide de l’ONU le 25 janvier à Genève entre le régime et l’opposition. L’objectif est de mettre en place une autorité de transition pour mettre fin à la guerre qui ravage le pays depuis près de cinq ans.
Riyad Hijab a évoqué en particulier le « massacre » perpétré au nord-ouest d’Alep où, selon lui, « trois écoles ont été bombardées par les Russes » et « plus de 35 enfants ont été tués », tandis que des « dizaines » d’autres « sont encore sous les décombres » et que l’on compte « des dizaines de blessés ».
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état pour sa part d’au moins 12 écoliers et trois adultes, dont une enseignante, tués dans ce raid contre une école d’une localité rebelle de la province d’Alep.
« Des centaines de milliers de personnes ont pris le chemin de l’exil depuis le début des bombardements russes », a-t-il aussi fait valoir.
De son côté, François Hollande a averti que « la volonté du régime de négocier serait jugée à l’aune de la cessation de ses bombardements aveugles et de sa politique visant à affamer des villes entières, en violation flagrante du droit international », selon un communiqué publié à l’issue de l’entretien.
Le président a également « appelé à la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notamment à Madaya, et en vue de construire les conditions d’un cessez-le-feu crédible ».
François Hollande a souligné aussi « la nécessité (…) de la mise en place d’une transition politique en Syrie », réaffirmant que « Bachar al-Assad ne saurait jouer un rôle dans la Syrie de demain ».
Il s’est également « félicité de la pleine disposition de l’opposition syrienne à reprendre des négociations avec le régime syrien », en dépit des réserves exprimées lundi par son coordonnateur général.
« Nous avons dit au président français que nous voulons négocier mais nous voulons que le volet humanitaire soit séparé du volet politique », a encore déclaré Riyad Hijab.
Celui-ci refuse « que le volet humanitaire soit utilisé à la table de négociations comme un moyen de pression » alors que « la situation de la population syrienne est de plus en plus effroyable », en particulier « dans les villes encerclées ».
Interrogé sur le refus du régime syrien d’admettre la présence de deux mouvements d’opposition à Genève, Riad Hijab a répliqué : « la composition de notre délégation est de notre responsabilité et nous refusons que des conditions soient posées ou une intervention de parties extérieures ».
Avec L’AFP
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