Iran Focus, Téhéran, 23 juin
LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT : ON ACHETE DES VOIX !
Le gouvernement iranien a reconnu aujourdhui que « certains organes » achetaient des voix dans les zones les plus misérables avant le second tour de la présidentielle.
Le porte-parole du gouvernement a dit que le président sortant Mohammad Khatami « était très préoccupé » par le duel de vendredi entre lextrémiste Mahmoud Ahmadinejad et le conservateur Hachemi Rafsandjani.
« le gouvernement a reçu des informations sur la distribution de fonds par certains organes dans les zones les plus pauvres de certaines provinces, avec un but spécifique en tête », a déclaré Abdollah Ramazanzadeh, cité par lagence ISNA.
Rafsandjani et les candidats battus Mostapha Moïne et Mehdi Karroubi ont tous fait des révélations publiques sans précédent sur des manuvres en eau trouble lors du premier tour, allant de la campagne de calomnies à lachat de voix et au bourrage des urnes à grande échelle.
Selon eux, ces manuvres seraient orchestrées par les puissants gardiens de la révolution, la milice paramilitaire du Bassidj et le Conseil des Gardiens qui a agi comme un organe de surveillance électorale en rejetant les plaintes et en opérant un recomptage partiel des voix de manière extrêmement limitée.
DE NOUVEAUX SONDAGES PORTENT LE MAIRE DE TEHERAN EN TETE
Peu avant le second tour de la présidentielle, un sondage conduit par le centre de sondage des étudiants iraniens a donné à Ahmadinejad six points de plus que Rafsandjani.
Le sondage effectué auprès de 3435 personnes dans douze provinces, montre que Ahmadinejad a le soutien de 45% des électeurs potentiels, alors que Hachemi Rafsandjani arrive en seconde place avec 39 % des intentions de vote.
Deux autres sondages donnent également le maire de Téhéran vainqueur. Ils ont été menés par des institutions proches du bureau du guide suprême Ali Khameneï.
LA REVOLUTION IRANIENNE EN DANGER DANS CE SCRUTIN, SELON ROHANI
Le secrétaire général du conseil suprême de sécurité nationale a lancé un avertissement comme quoi lavenir de la théocratie et de sa révolution était en danger dans ce scrutin de vendredi.
Hassan Rohani, négociateur nucléaire en chef, a également mis en garde contre les basses manuvres de ceux qui font campagne, dun possible retour de bâton après le vote de vendredi.
« Vendredi sera une journée décisive pour le pays. Lavenir du pays et de la révolution sont en danger », a-t-il déclaré à lagence ISNA.
« Voulez-vous dilapider les gains de la révolution ? Voulez-vous revenir aux années 1980 et 1981 ? », a-t-il averti en visitant la ville sainte de Qom.