Iran Focus, Téhéran, 22 août – Ali-Akbar Hashemi Rafsandjani, ancien président et ex-candidat aux élections présidentielles de juin dernier a vigoureusement critiqué ce lundi la décision d’éviction de Hassan Rohani de son poste de secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN). Le CSSN est le plus haut organe de prise de décision dans le domaine de la sécurité du pays. Cet organe est notamment chargé de la gestion du dossier nucléaire.
« Nous pensons que dans cette situation critique, il était indispensable que Rohani reste au Conseil [suprême de sécurité nationale »>, mais ça ne s’est pas fait » a déclaré Rafsandjani lors d’une cérémonie d’homage à Rohani pour les services rendus au sein du CSSN.
Rohani a été remplacé par l’ultraconservateur Ali Laridjani, ancien commandant du corps des gardiens de la vévolution (pasdarans) et proche confident du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
« Le Conseil suprême de sécurité nationale est un pilier très important sur lequel repose la sécurité du pays, c’est là où se forme le destin du pays. Ce conseil doit donc rester indépendant et être au-dessus des clivages politiques » a ajouté Rafsanjani.
Les critiques de Rafsanjani sur les changements intervenus au CSSN constituent une attaque sans précèdent des décisions de Khameneï. Rafsandjani a clairement indiqué que Rohani était son protégé depuis les premiers jours de la révolution en 1979.
« Il était avec moi dans tous mes déplacements sur le front de la guerre; même s’il n’était pas un militaire, nous ses conseils ont toujours été très utiles » a affirmé Rafsandjani en évoquant son rôle d’alors à la tête des forces armées lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988).
Rafsandjani a souhaité que Rohani ait autant de succès au « Centre d’Etudes Stratégiques » que ceux qu’il a eus à son poste de secrétaire général du CSSN.
Les propos de Rafsandjani ont atténué les spéculations selon lesquelles Rohani pourrait devenir secretaire du Conseil de discernement des Intérêts de l’Etat (CDIR), un poste occupé actuellement par Mohsen Rezai, ancien commandant en chef des pasdarans. Il s’agit du plus haut organe d’arbitrage politique du pays, présidé par Rafsandjani. Le Centre d’Etudes Stratégiques est un groupe d’experts lié au CDIR.
Le président sortant Mohammad Khatami qui était présent à cette cérémonie a également rendu homage à Rowhani.
Par ailleurs, lors de cette réunion, le général Ghassem Soleimani, commandant de la Force Qod a offert de la part de ses unités une plaque commémorative à Rohani. La Force Qods est une division des gardiens de la révolution chargée des opérations extraterritoriales. Ces deux dernières années, le régime iranien a mené via la Force Qods, de vastes opérations subversives en Irak.
Ali Rabii, principal assistant de Rohani au CSSN a déclaré lors de la cérémonie que ce conseil avait eu l’an dernier 107 réunions à huis clos sur l’Irak.