Iran Focus, Téhéran, 30 août L’ancien ministre iranien des renseignements a été nommé mardi à une haute fonction judiciaire. Cette nomination intervient au lendemain des déclarations du chef du judiciaire iranien demandant « l’accélération des exécutions de criminels ».
Le mollah Ali Younessi qui jusqu’au mois d’août dirigeait le puissant ministère des renseignements et de la sécurité (police secrète du régime iranien) a été nommé par le chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachemi Chahroudi au poste du conseiller de ce dernier pour les affaires sécuritaires.
Dans son décret, Chahroudi précise qu’il a nommé Younessi à ce poste « pour son expérience étendue dans le domaine des renseignements et de la sécurité ».
Younessi avait occupé les postes de « président du Tribunal révolutionnaire de Téhéran » et de « directeur du Bureau politique et idéologique du corps des gardiens de la révolution » dès 1979, peu après la révolution qui a renversé le chah d’Iran.
En 1982, Younessi a été nommé président des tribunaux militaires révolutionnaires. En 1987, il est devenu représentant du commandant en chef des forces armées au sein de la direction des renseignements militaires.
L’été 1988 a été un tournant dans la carrière de ce mollah. Il a prix des galons pour le rôle actif qu’il a joué ans la mise en oeuvre d’une fatwa de Khomeiny ordonnant l’exécution de la totalité des prisonniers politiques « non repentis ». Younessi présidait à l’époque un des tribunaux chargés d’exterminer les prisonniers politiques après des procès sommaires de cinq minutes à peine. Pour son rôle actif dans le massacre des prisonniers politiques, Younessi a été promu et s’est retrouvé à la tête de l’organe judiciaire des forces armées.
En 1999, il a remplacé le mollah Dorri Najafabadi au poste du ministre des renseignements et de la sécurité (VEVAK) au lendemain des révélations sur le rôle des agents du VEVAK dans les assassinats de plusieurs dizaines d’intellectuels dissidents.
Younessi vient de quitter son poste de ministre des renseignements. Il a été remplacé par le mollah Gholam-Hossein Mohseni Ejéï.
Dans un autre décret , l’ayatollah Chahroudi a nommé Esmaïl Choushtari comme un de ses conseillers. Choushtari a été le ministre de la justice durant les seize dernières années.