Iran Focus, Téhéran, 17 octobre Un individu arrêté en connexion avec le double attentat de samedi dans la ville dAhwaz dans le sud-ouest de lIran aurait avoué avoir été entraîné par les Britanniques en Irak pour commettre des attentats, a déclaré un député iranien de cette ville pétrolière lundi.
«Lindividu arrêté est une personne flouée qui a reçu lentraînement nécessaire en Irak », a déclaré Nasser Soudani à lagence de presse Fars, proche du bureau du guide suprême layatollah Ali Khameneï.
« Des agents étrangers, aux ordres de ces traîtres et criminels dAnglais ont entraîné des équipes en Irak pour fomenter des troubles et un climat de terreur dans la province du Khouzistan », a ajouté Soudani en évoquant la province qui abrite la minorité ethnique arabe dont la capitale est Ahwaz.
Samedi deux explosions dans un centre commercial dAhwaz ont fait au moins six morts et plus de 100 blessés.
Soudani a indiqué que deux agents des renseignements britanniques arrêtés le mois dernier dans la ville de Bassora dans le sud de lIrak avaient des liens avec les attentats de samedi et la série dattentats qui a eu lieu dans cette ville en juin.
Les autorités britanniques ont dit que les deux étaient des agents du MI5 travaillant pour découvrir le soutien iranien clandestin aux attaques des insurgés contre les troupes britanniques dans le sud de lIrak.
Les autorités et la presse iraniennes font courir lidée que les Britanniques sont derrière les attentats de samedi, une accusation démentie par lambassade britannique à Téhéran. Dimanche, le président iranien ultra Mahmoud Ahmadinejad a dit à lagence de presse officielle ISNA quil soupçonnait limplication britannique dans les attentats. « Nous soupçonnons beaucoup les forces britanniques davoir perpétré ces attentats terroristes », a dit Ahmadinejad.
« Notre population a lhabitude de ce genre dincident, et nos agents de renseignements ont trouvé les traces des Britanniques dans les mêmes incidents auparavant », a indiqué Ahmadinejad, avant dajouter : « Nous pensons que la présence des forces britanniques dans le sud de lIrak et près de la frontière iranienne est un facteur dinsécurité pour les Irakiens et les Iraniens. »
Une manifestation était prévue ce matin devant lambassade de Grande-Bretagne à Téhéran contre la position de Londres vis-à-vis du dossier nucléaire. Certains analystes voient un lien entre la série dattaques récentes sur les forces britanniques dans le sud de lIrak et la vague anti britannique à Téhéran.
« Les dirigeants iraniens enragent contre la manière dont ils voient le gouvernement de Tony Blair enjôler lUnion européenne pour quelle adopte une position plus ferme contre le programme nucléaire de lIran », estime Simon Bailey du Gulf intelligence monitor basé à Londres. « Ils espèrent isoler la position britannique au sein de lUE en liant les attentats dAhwaz, mais personne nest dupe. »