The Guardian, Londres, 1er novembre par Ewen MacAskill, rédacteur en chef diplomatique – Le président de lIran, Mahmoud Ahmadinejad, sest lancé dans une purge des diplomates iraniens haut placés, lambassadeur à Londres étant lune de ses premières victimes. Ces révocations devraient susciter encore plus dinquiétude dans les capitales occidentales concernant M. Ahamadinejad qui, depuis quil a été élu président cet été, a fait une série de déclarations affligeantes.
Des sources diplomatiques iraniennes et occidentales confirment quhier soir, Seyed Mohammad Hossein Adeli, qui était en poste à Londres depuis lannée dernière, a été destitué. Selon ces diplomates occidentaux, Mohammad Reza Alborzi, ambassadeur de lIran aux Nations Unies à Genève, a également été rappelé.
Cette épuration politique a lieu moins dune semaine après que le président ait été largement condamné pour avoir demandé quIsraël soit rayé de la carte.
M. Alborzi faisait partie de la délégation iranienne qui participait aux négociations avec la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne cette année à Paris sur le programme nucléaire de Téhéran, négociations qui ont échoué.
LIran tente désespérément dempêcher la comparution de son dossier nucléaire devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cest pourquoi les diplomates occidentaux ont laissé entendre que M. Ahmadinejad était peut-être en train de mener un grand nettoyage des diplomates iraniens qui ont participé à ces négociations.
Les Etats-Unis, lUnion Européenne et Israël soupçonnent lIran dêtre secrètement engagé dans une quête darmes nucléaires. Téhéran dément ces accusations.
Des sources diplomatiques occidentales avancent que cette purge a un lien avec les négociations nucléaires. M. Ahmadinejad sétait plaint que certains diplomates sétaient trop rangés du côté des négociateurs européens et nétaient donc pas parvenus à représenter lintérêt national de lIran.
Une source iranienne confie quil existe plusieurs raisons au renvoi du Dr. Adeli, mais nie que la question nucléaire ou lappel à lanéantissement dIsraël faisaient partie de ces raisons. Dr Adeli, qui rentrait à Londres en fin de semaine dernière de Téhéran où il était pour des discussions, sétait révélé être un ambassadeur relativement populaire à Londres. Il était moins réservé que ses prédécesseurs et sétait préparé à parler de lIran dans les médias. Il est un ancien gouverneur de la banque centrale iranienne.
Depuis que M. Ahmadinejad a été élu président, lIran a cessé de manière frappante toutes discussions avec la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne en reprenant ses activités de conversion de luranium, première étape vers la capacité nucléaire.
Hier, le pays a remis des documents supplémentaires à lAgence Internationale de lEnergie Atomique pour tenter dempêcher de comparaître devant le conseil de sécurité des Nations Unies. Mohammad Saïdi, directeur adjoint de lAgence iranienne de lEnergie Atomique, a déclaré que la coopération avec les inspecteurs des Nations Unies était bonne.