Reuters, Washington, 17 décembre par Carol Giacomo Vendredi, un membre républicain influent du Congrès a exprimé sa frustration quant à lapproche du président George W. Bush de lIran et a affirmé quun mouvement faisant pression pour une politique américaine plus ferme se mettait en place.
Ileana Ros-Lehtinen, Représentante républicaine de Floride, fidèle à Bush et qui préside la sous-commission sur le Moyen-Orient et lAsie centrale de la Chambre des Représentants, sest également exprimée en faveur dune ligne de conduite plus stricte vis-à-vis de la Russie qui na pas sévi contre Téhéran.
« Jestime le président Bush et je le soutiens, mais concernant lIran, je désapprouve fortement tout ce quils font », a-t-elle déclaré lors dune interview avec Reuters.
« Un mouvement fait de plus en plus lunanimité à la Chambre en faveur dune politique plus sévère vis-à-vis de lIran et je pense que ça va samplifier encore plus » lorsque les parlementaires se retrouveront dans leur circonscription respective ces deux prochaines semaines pour les vacances, a affirmé Ros-Lehtinen, qui souhaite devenir la prochaine présidente de la commission des relations internationales de la Chambre des Représentants. Le président actuel de la commission, le Représentant républicain de lIllinois Henry Hyde, prend sa retraite.
Les États-Unis et les principales nations européennes accusent lIran de produire des armes nucléaires sous prétexte dun programme dénergie civile, accusation que Téhéran nie.
Afin de résoudre ce problème, la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne, soutenus par les USA, essaient de négocier un compromis avec lIran. Mais les discussions semblent être arrivées dans une impasse. Les 3 Européens et lIran doivent se rencontrer la semaine prochaine pour tenter de voir une fois de plus sils peuvent progresser dans les pourparlers.
Les inquiétudes au sujet de la direction que prend lIran se sont amplifiées depuis que le président Mahmoud Ahmadinejad est entré en fonction en juin dernier. Ces derniers jours, il a provoqué une condamnation internationale pour avoir qualifié lholocauste de « mythe » et pour avoir dit quIsraël devait être « rayé de la carte ».
POINT DE NON-RETOUR ?
Ros-Lehtinen co-sponsorise un projet de loi appelé Iran Freedom and Support Act of 2005 (Loi de 2005 sur la liberté et le soutien à lIran), qui codifierait des sanctions, réglementations et règles actuellement en place contre lIran, élargirait la liste des entités pouvant être sanctionnées pour traiter avec Téhéran et débloquerait 10 millions de dollars en faveur de groupes démocratiques opposés au régime iranien.
Mais le projet de loi, approuvé par plus de 300 députés sur 435, a été stoppé par ladministration qui est opposée à la loi tandis quelle continue dans sa diplomatie menée par lUE.
Bush « pense que nous pouvons encore négocier avec lIran par lintermédiaire des 3 Européens, mais je crois que cela ne fait que donner à lIran plus de temps pour construire son arsenal nucléaire », a déclaré Ros-Lehtinen.
« Le temps que nous nous apercevions de ce que fait lIran, le pays aura déjà atteint le point de non-retour » en termes de capacité nucléaire, a-t-elle ajouté.
Le projet de loi proposé renforcerait la capacité de Bush à faire pression sur lIran, a-t-elle expliqué, en décourageant les sociétés de faire des affaires avec la République islamique, pays riche en pétrole devant affronter le grand défi de développer et de fournir des emplois à sa jeune population.
Ros-Lehtinen dit ne pas croire que ladministration ait une idée claire de ce quils veulent faire là-bas et de la fin du jeu Jattends patiemment une politique cohérente de la part de Bush sur lIran ».
Les dirigeants américains et européens pensent que la Russie détient une influence unique sur lIran parce quelle y construit un complexe nucléaire. Elle a déclaré que les États-Unis devaient se montrer plus ferme avec la Russie sur la nécessité daccentuer la pression sur lIran.