Associated Press, Washington, 15 février – par Anne Gearan – Mercredi, la secrétaire dÉtat américaine Condoleezza Rice a demandé au Congrès la somme de 75 millions de dollars cette année pour construire une démocratie en Iran, affirmant que les États-Unis devaient soutenir les Iraniens qui luttent pour leurs libertés sous un régime quelle a qualifié de radical.
La somme dargent, faisant partie du budget durgence de 2006 et faisant lobjet dune demande de la Maison Blanche devant être envoyée au Congrès cette semaine, sera utilisée pour des émissions de radio et de télévision satellite ainsi que pour des programmes pour aider les Iraniens à étudier à létranger.
« Les États-Unis souhaitent tendre la main au peuple iranien et soutenir leur désir de mettre en oeuvre leur propre liberté et leurs propres droits démocratiques et humains. Les Iraniens doivent savoir que les États-Unis soutiennent complètement leur aspiration à un avenir plus libre et meilleur », a déclaré Rice devant la commission des relations étrangères du Sénat.
Ces deux dernières années, daprès Rice, le département dÉtat a investi plus de 4 millions de dollars dans des projets visant à rendre les citoyens iraniens pus forts dans leur appel à la liberté politique et économique. Pour lannée budgétaire en cours, les États-Unis investiront 10 millions de dollars dans ce domaine. Les 75 millions de dollars seront rajoutés à cette somme, que le Congrès a déjà approuvée.
Rice a déclaré que les USA travaillaient avec des organisations non gouvernementales pour développer un réseau de soutien pour les dissidents politiques et les activistes des droits humains tout en finançant des programmes pour former les activistes syndiqués et les aider à se protéger contre le « régime radical » de Téhéran.
Les États-Unis nont aucun lien diplomatique avec lIran depuis lattaque en 1979 de lambassade américaine en Iran et maintiennent dimportantes sanctions économiques contre le régime islamique. Elle a affirmé que le département dÉtat travaillait en collaboration avec le ministère des Finances pour sassurer quil ny ait aucun obstacle à lattribution par les États-Unis de bourses détudes aux Iraniens.
« Par son comportement agressif et belliqueux, lIran sisole de plus en plus de la communauté internationale », a-t-elle dit.
Un haut responsable iranien a déclaré mardi que son pays avait redémarré lenrichissement à petite échelle de luranium, accélérant ainsi lavancée de son pays dans un programme qui pourrait le mener vers la production de combustible pour des armes nucléaires, comme les autres pays le craignent. Les USA et un grand nombre de pays européens manoeuvrent pour que lIran comparaisse devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans lespoir de pousser Téhéran à abandonner son programme nucléaire.
« Ils sont arrivés à un point où ils lancent désormais un défi ouvert à la communauté internationale », a affirmé Rice.
Elle a refusé de détailler quelles sanctions les États-Unis envisageaient mais a reconnu que les USA avaient étudié limpact de sanctions sur le pétrole à lIran.
Quelque soit le résultat, selon Rice, la communauté internationale doit être unie autour de sanctions qui feraient passer un message lourd de sens au régime iranien sans nuire aux Iraniens. « Nous allons tenter dêtre extrêmement minutieux dans les mesures que nous allons prendre », a déclaré Rice.
En plus de lIran, Rice a été assaillie de questions posées par les sénateurs sur un ensemble de problèmes internationaux, dont beaucoup sont survenus depuis sa dernière apparition devant le Congrès en octobre. Parmi eux, la prise de pouvoir du Hamas dans le gouvernement palestinien, groupe islamique qui a remporté une majorité décisive lors des élections législatives qui ont eu lieu le mois dernier.
« Nous continuons de dire que les leaders du Hamas doivent reconnaître Israël, se désarmer, rejeter le terrorisme et oeuvrer pour une paix durable », a affirmé Rice.
Mardi, les hauts responsables américains et israéliens ont nié les allégations selon lesquelles ils chercheraient un moyen de renverser le nouveau gouvernement du groupe militant, à moins quil ne renonce à son idéologie violente et reconnaisse à Israël son droit dexister.
La situation politique et économique en Irak était également à lordre du jour durant laudience.
En Irak, le bloc chiite dirigeant de la jeune démocratie a choisi pour Premier ministre Ibrahim al-Jaafari pour un nouveau mandat et pour diriger le nouveau gouvernement du pays. Les États-Unis veulent qual-Jaafari forme un gouvernement national uni avec les Chiites, les Arabes sunnites et les Kurdes, dans lespoir que la violence qui règne dans le pays depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 recule.
Bien que les législateurs reconnaissent les progrès accomplis dans le domaine politique en Irak, certains expriment leur frustration au sujet de labsence daction adéquate de ladministration pour réparer les infrastructures de production de pétrole en Irak et pour restaurer son énergie hydraulique et électrique.
Rice devait paraître devant la commission mardi, mais la session a été reportée dune journée en raison délections au sein du Sénat.