Washington Post : 20 novembre – Condamnation des violations des droits de lhomme ; Les USA sont appelé à retirer les opposants de la liste du terrorisme
Par Manny Fernandez
Hier la foule autour delle appelait à la démocratie en Iran, et Zolal Habibi pensait à son père. Elle a dit que Mohammad Hossein Habibi, un écrivain et militant des droits de lhomme, a été tué en 1988 en Iran pour avoir dénoncé le gouvernement iranien.
Habibi, 23 ans, a rejoint des milliers dIraniens américains hier à un rassemblement devant le capitole pour dénoncer les violations des droits de lhomme, les exécutions politiques et les ambitions nucléaires de la République islamique quil qualifie de régime oppressif. Habibi a essuyé les larmes qui lui venaient aux yeux alors que lécran géant montrait des photos de victimes des exécutions politiques et religieuses.
« Je sais que mon père aurait été fier de moi aujourdhui », dit-elle.
Des familles irano-américaines arrivaient à Washington de tout le pays pour défiler sur Pennsylvania Avenue et se rassembler devant le Capitole. Les organisateurs ont parlé de 15.000 participants. Le chef de la police du Capitole Terrance W. Gainer a dit la nuit dernière que le rassemblement avait attiré une foule conséquente mais quil ne pensait pas quelle atteigne les 15.000 personnes.
Deux groupes de Virginie, le Conseil pour la liberté et la démocratie en Iran et le Coalition générale contre lintégrisme, parrainaient cet événement. Un des objectifs de la manifestation était dappeler les dirigeants américains à déférer le dossier nucléaire de lIran devant le conseil de sécurité de lONU pour des sanctions économiques. Des hommes et des femmes de tous âges agitaient le drapeau vert, blanc et rouge de l’Iran et brandissaient des bannières disant « une bombe pour l’Iran, un cauchemar pour le monde » et « arrêtez le nucléaire des mollahs ».
« Dès quil mettront la main sur la puissance nucléaire, ils prendront le monde entier en otage », affirmait Hassan Haddadi, 47 ans, qui est venu en avion de Los Angeles à Washington pour le rassemblement et qui a défilé avec sa femme, sa sur et ses deux enfants. « Et ils ne sont pas loin de l’avoir. »
Le Secrétaire dEtat Colin L. Powell a dit mercredi que les Etats-Unis possédait une information comme quoi l’Iran travaille à adapter des missiles porter de la bombe atomique. Bien qu’il s’avérerait que l’information provienne d’une seule source et qu’elle n’ait pas été vérifiée, elle a attisé la motivation des manifestants. Le rassemblement précède une réunion qui aura lieu la semaine prochaine à l’Agence international de l’énergie atomique.
Une seconde demande consistait à retirer un groupe dopposition iranien de la liste américaine des organisations terroristes. Le groupe, les Moudjahidin-e-Khalq, connus aussi sous le nom des Moudjahidines du peuple d’Iran, prônent un gouvernement laïc pour remplacer le régime théocratique en Iran.
Les critiques accusent le groupe de terrorisme, y compris le meurtre de citoyens américains. Le groupe a des combattant dans lIran voisin qui ont auparavant reçu le soutien du gouvernement de Saddam Hussein. Certaines autorités du Pentagone ont avancé que le groupe est engagé dans une résistance légitime armée contre un gouvernement dictatorial, anti-américain.
Kurtis Cooper, un porte-parole du département dEtat, a dit que les Moudjahidine du peuple sont sur la liste « parce que le secrétaire a décidé quils remplissaient les critère dêtre une organisation terroriste étrangère. » Le Département a dit que dans le passé ce groupe avait tué plusieurs militaires américains et des employés de la défense dans les années 1970, allégations rejetées par les sympathisants du groupe.
Les organisateurs ont dit hier que ladministration Clinton avait mis le groupe sur la liste en 1997 pour plaire au gouvernement iranien. Le Représentant américain Bob Filner (démocrate de Californie) était un des nombreux orateurs de ce rassemblement venus déclarer leur soutien au groupe, disant que les Moudjahidine étaient un groupe d’opposition démocratique et légitime, victime ^d’être mis « sur une liste noire internationale ».
Des enfants couraient dans la foule avec des panneaux pendus à leur cou déclarant « Mon père n’est pas un terroriste ». Deux grands portraits de la direction des Moudjahidines du peuple, les époux Massoud et Maryam Radjavi, étaient exposés sur la scène à Upper Senate Park, et un message enregistré de Maryam Radjavi a été diffusé.
Hadjar Mojahedzadeh, 18 ans, a dit que ses parents avaient été tués par le gouvernement iranien. « Le régime a pris mes deux parents », a-t-elle dit. Pour elle, la manifestation dhier dans laquelle des milliers de personnes se sont rassemblées devant un centre du pouvoir protégé par le droit constitutionnel de la liberté dexpression était « ce que nous voulons amener en Iran ».