Reuters, Londres, 14 mai De Gideon Long Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a déclaré dimanche que si les Etats-Unis attaquaient lIran en raison de son conflit nucléaire avec Téhéran, les prix du pétrole pourraient tripler.
En visite à Londres pour un sommet UE – Amérique Latine à Vienne ce week-end, Chavez, leader du cinquième pays exportateur de pétrole au monde, a affirmé que les Iraniens navaient pas dautres choix que de répondre à un assaut américain en suspendant la production de pétrole.
« Si les Etats-Unis attaquent lIran le pétrole pourrait atteindre 100 $ le baril ou plus », a-t-il dit à un meeting organisé par Ken Livingstone, le maire de gauche de Londres. « La classe moyenne anglaise serait obligée darrêter dutiliser leurs voitures. »
« Sils attaquent lIran, les Iraniens vont interrompre leur production de pétrole. Nous ferions de même si nous étions attaqués. Nous bloquerions notre pétrole », a déclaré Chavez devant 1000 gauchistes et syndicalistes britanniques. « De plus, lIran a avancé quils attaqueraient Israël et je sais quils ont les ressources nécessaires pour le faire. »
Les Etats-Unis et lUnion Européenne font pression sur lIran pour quil cesse lenrichissement duranium, qui selon Téhéran est exclusivement destiné à la génération dénergie nucléaire pacifique. La Maison Blanche refuse dexclure une action militaire bien quelle recherche une solution diplomatique.
Le prix du pétrole est monté en flèche ces dernières années pour atteindre 70 $ le baril, versant des milliards de dollars dans léconomie du Venezuela et attisant la révolution bolivarienne soi-disant socialiste de Chavez.
« Sils attaquent lIran, la situation sera bien pire quen Irak », a affirmé Chavez, décrivant lIrak comme « le Vietnam du 21ème siècle ».
Chavez a été accueilli à Londres par Livingstone, qui a ouvert le meeting en accusant le président Bush de diriger un « régime bandit ».
« Nous vous saluons M. le Président », a dit Livingstone à Chavez. « Les Londoniens sont avec vous, non avec les compagnies pétrolières et les oligarches. »
Chavez est à Londres pour deux jours pour rencontrer différentes personnes de la Gauche britannique. Il ne va pas rencontrer le Premier ministre Tony Blair, quil critique pour son alliance rapprochée avec Washington.
Lancien soldat a été acclamé par ses partisans lorsquil a pris la parole dans une salle stuquée. Des centaines dautres personnes se sont rassemblées à lextérieur essayant en vain de lentendre parler. Latmosphère à lintérieur ressemblait plus à celle dun concert de rock quà celle dun meeting politique.
Les jeunes fidèles de Chavez, vêtus des couleurs rouge, bleue et jaune du Venezuela, ont joué des percussions, brandi des pancartes et scandé le nom du président jusquà ce quil monte sur scène, presque deux heures plus tard que prévu.
Dans son discours diffusé au Venezuela dans lémission régulière « Alo Presidente » de Chavez, ce dernier a chanté les louanges du gouvernement de Fidel Castro à Cuba.
Chavez, Castro et le président bolivien Evo Morales sont en tête du mouvement ascendant récent de la gauche politique en Amérique Latine.