AFP, Téhéran, 19 juin – La contrebande d’essence et d’autres produits pétroliers raffinés vers les pays voisins de l’Iran représente 1,1 milliard de dollars par an, a déclaré un responsable de la lutte contre les crimes économiques, selon la presse iranienne lundi.
« Chaque année, 1,8 milliard de litres de produits pétroliers raffinés, d’une valeur de 10.800 milliards de rials (1,18 milliards de dollars) sont exportés par contrebande », a déclaré le général Ali Soltani, chargé au sein de la police de la lutte contre les crimes économiques.
« Nous avons saisi au cours de l’année dernière seulement 50 millions de litres de produits raffinés, ce qui représente seulement l’équivalent de 10 jours de contrebande », a-t-il ajouté.
« A l’heure actuelle, 150 millions de litres de produits pétroliers raffinés sont exportés par contrebande chaque mois vers quatre pays voisins (Irak, Turquie, Pakistan, Afghanistan) », a-t-il ajouté.
L’essence représente l’essentiel de ce trafic, qui s’explique notamment par le prix dérisoire de ce produit sur le marché iranien par rapport à ceux de ses voisins.
Un litre d’essence à la pompe ne coûte en effet que 800 rials (0,09 USD), alors qu’il est vendu à plus de dix fois ce prix dans les pays voisins.
Quatrième producteur mondial de pétrole, l’Iran n’en souffre pas moins d’un déficit chronique d’essence et doit importer une grande partie de sa consommation en raison de ses faibles capacités de raffinage.
L’Iran consomme chaque jours 72 millions d’essence mais n’en produit que 42 millions, le reste étant importé.
Cette année, le gouvernement devra dépenser plus de 5 milliards de dollars pour les importations d’essence et d’autres produits pétroliers raffinés.
Pour lutter contre la consommation effrénée d’essence et la contrebande, le gouvernement envisage d’introduire un système de double tarification à la pompe.
Selon le président de la Commission de l’énergie du Parlement, Kamal Daneshyar, chaque particulier pourra acheter quotidiennement trois litres, et chaque taxi 30, au prix subventionné, mais toute quantité supérieure sera vendue à un prix beaucoup plus élevé.
Ces chiffres n’ont pas encore été confirmés par le gouvernement.
« Nous avons soumis une proposition au gouvernement qui doit prendre prochainement une décision », a déclaré Mohammad Reza Nematzadeh, président de la compagnie nationale de raffinage et de distribution de produits pétroliers, cité par la presse.