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Non, les Iraniens ne veulent pas tous la bombe !

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Le changement démocratique est le seul moyen d’empêcher les mollahs de se doter du feu nucléaire

Le Figaro, 29 juin – Un an après l’arrivée d’Ahmadinejad au pouvoir, le monde est rattrapé par la course effrénée des événements. D’une part, le régime iranien persiste dans ses efforts pour l’acquisition de l’arme atomique et sa mainmise sur l’Irak, d’autre part, le mécontentement prend de l’ampleur en Iran.

En mai, un vent de révolte a balayé les grandes villes des quatre provinces de l’ouest du pays à majorité Azéris, faisant dix morts à Naghadeh. Une déferlante de trois cent mille personnes a traversé Tabriz. Au même moment, une vague de protestations étudiantes balayait le pays.

Pendant la grève des chauffeurs de bus de Téhéran, en mars, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées. Des grévistes ont eu la langue tranchée. Dans le sud-ouest du pays, à Ahwaz, plusieurs manifestants arrêtés, ont été pendus en public. Dans le Sud-Est, le régime a bombardé plusieurs villages. Depuis l’arrivée d’Ahmadinejad, on dénombre 4 000 mouvements de protestation. Ces mouvements ont un message clair : les Iraniens veulent un changement et sont prêts à en payer le prix.

Dans ces conditions le régime profite de la situation en Irak pour y étendre son influence, dans le but d’en faire un tremplin pour sa domination sur la région et accélère sa course pour obtenir la bombe atomique. La thèse officielle de l’élan national autour du nucléaire n’est qu’un mensonge. Les Iraniens ne sont pas dupes. Ils sont 69 % dans un sondage confidentiel du régime à dire qu’il est contraire aux intérêts de la nation. La population sait qu’elle sera la première victime d’une dictature consolidée par la bombe. Le 1er mai, dans le défilé très officiel des ouvriers, des slogans ont fusé contre le programme nucléaire et pour réclamer la sécurité de l’emploi. A Téhéran récemment, les étudiants de polytechnique, criaient eux aussi «Abandonnez le nucléaire, pensez à nous !». L’ampleur de la crise aujourd’hui dépasse de loin le fait qu’un pays devienne ou non nucléaire. L’enjeu est de savoir si une dictature religieuse qui opprime son peuple et veut instaurer un empire intégriste peut s’armer de la bombe atomique ou non.

Alors que le peuple iranien montre chaque jour dans ses manifestations qu’il est prêt au changement, l’Occident préfère offrir des mesures incitatives au régime et impose des restrictions à la Résistance. Rappelons qu’au coeur des concessions faites aux mollahs, se trouve la marque injuste de terroriste collée à l’organisation des moudjahidine du peuple, principale force d’opposition.

Alors, face à cette situation, certains prônent une intervention militaire. Or, il ne faut surtout pas attiser les souffrances du peuple iranien. Nous sommes opposés à une telle intervention militaire. Cependant, il faut éviter de tomber dans le piège des mollahs. Sous prétexte d’éviter la guerre, certains pays accordent toujours davantage de concessions au régime. Or, chaque journée de négociation rapproche les mollahs de la bombe atomique et le monde de la guerre.

Les négociations directes avec les Etats-Unis auraient le même résultat que celles de la troïka européenne : un échec cuisant. Cependant, vu les prises de position du régime, elles ont très peu de chance de commencer. La complaisance avec les mollahs qui a échoué au temps de Rafsandjani et de Khatami, va provoquer une catastrophe sous Ahmadinejad. On n’évitera pas la guerre avec une politique de complaisance.

Alors qu’il réprime sauvagement les revendications des Iraniens, le régime joue à merveille la victime innocente de la communauté internationale. Il exploite à cet effet les conséquences dramatiques du conflit en Irak et abuse des sentiments légitimes de l’opinion publique et des associations pacifistes contre la guerre pour les attirer dans son giron. Il faut éviter ce piège. Se limiter à lancer le slogan « non à la guerre » sans donner d’alternative, c’est précisément ce que souhaitent les mollahs.

Le monde manque cruellement de stratégie. Au lieu de réfléchir à des palabres cent fois avortées, il devrait voir la réalité en face. La communauté internationale doit choisir entre la guerre et le changement démocratique en Iran. Ce changement est le seul moyen d’empêcher la guerre et les mollahs de s’armer de la bombe atomique.
Le changement démocratique ne peut se réaliser que par les Iraniens et leur Résistance. Une résistance capable de l’engendrer. La grande inquiétude qu’elle inspire aux mollahs est le meilleur critère de sa capacité.

* Présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)

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