AFP, Téhéran, 31 juillet – Des posters de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah ont fleuri un peu partout à Téhéran, alors que des « postes de résistance » ont été crées sur les grandes places de la capitale pour mobiliser les Iraniens en faveur des combattants du parti chiite libanais.
Les dirigeants iraniens nient catégoriquement toute aide financière ou militaire au Hezbollah libanais mais le pouvoir n’a pas de scrupule à afficher ce qu’il appelle un « soutien moral » aux combattants du Hezbollah.
« Les postes de résistance sont destinées à donner aux gens les dernières nouvelles sur la résistance du Hezbollah face au régime sioniste », explique Ali Reza Haidarpour, un jeune qui s’active dans une tente située sur une des places du centre de Téhéran.
« Nous distribuons des posters et des CD contenant des discours de l’imam Khomeini (fondateur de la république islamique, ndlr) et de Hassan Nasrallah », ajoute-t-il.
Sous la tente de camouflage, situé non loin du Bazar de Téhéran, les gens peuvent faire des dons en espèce ou des aliments destinés aux Libanais et admirer des posters appelant à la disparition d’Israël.
Les « postes de résistance » ont été érigés par la Fondation pour préserver les valeurs de la Défense sacrée, créee pour conserver la mémoire de la guerre Iran-Irak (1980-88).
Fidèles à la ligne officielle de soutien « moral » au Hezbollah, les responsables des « postes de résistance » reconduisent poliment les volontaires pour aller combattre au Liban.
« Nous n’inscrivons pas les volontaires mais depuis quatre jours le petit cahier posé sur une table a été rempli par des jeunes qui écrivent leur nom et leur numéro de téléphone et veulent aller aider les combattants du Hezbollah », ajoute M. Haidarpour.
On peut notamment y lire le petit message d’un jeune qui veut « aller aider les chiites libanais contre les sionistes ».
Mercredi, une cinquantaine de jeunes islamistes se sont réunis au grand cimetière de Téhéran avant de monter dans des bus avec l’intention de se rendre au Liban pour combattre l’armée israélienne. Mais, selon les médias iraniens ils n’ont pas été autorisés à franchir la frontière avec la Turquie.
Sur une autre place de Téhéran, devant un « poste de résistance », un drapeau israélien a été posé sur la chaussée pour que les passants le piétinent.
« Notre but est culturel », explique Zahra Alikhani, une jeune étudiante qui porte le traditionnel tchador noir en distribuant des autocollants avec l’inscription « mort à Israël ».
« Nous voulons informer les gens sur les atrocités et nous leur demandons de donner des aliments en conserve, du lait en poudre ou des couvertures », ajoute-t-elle.
Sur les autoroutes de Téhéran et les grandes avenues, on peut voir de nombreux posters de Hassan Nasrallah portant un fusil d’assaut Kalachnikov et le slogan « Israël doit être rayé de la carte ».
L’Iran est le principal soutien du Hezbollah, et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré à plusieurs reprises ces derniers mois que les « sionistes » doivent créer leur Etat en Europe ou en Amérique du nord et quitter le Proche Orient.
Mais les officiels iraniens ne cessent d’affirmer avec insistance que l’Iran ne va pas au-delà de ces slogans ou que les discours farouchement anti-israéliens constituent le maximum que l’Iran peut faire contre les « sionistes ».
« Nous n’avons pas et nous n’enverrons pas de force au Liban », a déclaré dimanche le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hamid Reza Assefi.
« Nous ne fournissons pas d’arme à la résistance libanaise. Nous sommes transparents et notre aide est seulement politique et humanitaire », a-t-il ajouté, alors que les Occidentaux ont accusé l’Iran de fournir une aide financière et militaire au Hezbollah.