The Washington Times, 30 juillet Par Struan Stevenson * Le philosophe politique hispano-américain, George Santayana, a prononcé une phrase célèbre : « Ceux qui napprennent pas les leçons de lhistoire sont destinés à les répéter ». Les événements actuels en Iran indiquent que nous ferions bien de nous préparer pour quelques leçons dhistoire désobligeantes. Tandis que le régime brutal et fasciste resserre ses griffes au Moyen-Orient, le parallèle avec la montée du nazisme allemand est saisissant.
Sous la loi tyrannique du guide suprême de lIran, layatollah Ali Khamenei, 120 000 opposants ont été exécutés depuis la chute du chah il y a 27 ans. Les femmes, même des femmes enceintes, sont pendues du haut des grues sur les places des villes ou bien tuées à coups de pierre. Les criminels sont régulièrement fouettés en public. Les détenus se voient amputer des membres ou arracher les yeux. En août 2004, une jeune fille de 16 ans a été pendue dune grue en public dans le nord de lIran pour des « actes incompatibles avec la chasteté ».
Les similitudes avec les Nazis dAdolf Hitler ne sarrêtent pas là. Depuis que le président Mahmoud Ahmadinejad est arrivé en poste lannée dernière, les exécutions publiques se poursuivent au rythme de trois par jour. Comme Hitler, M. Ahmadinejad déteste les minorités. Les jeunes homosexuels sont couramment fouettés en public avant dêtre pendus. Des millions de Kurdes, de Baloutches, de Turkmènes, dArabes, dAzéris et bien dautres groupes ethniques font quotidiennement face à la discrimination et à lhumiliation.
Ce même homme, qui a qualifié lholocauste de « mythe » et déclaré quIsraël devait être « rayé de la carte », cultive une haine envers les Juifs qui aurait fait plaisir à Heinrich Himmler. Il a suggéré quIsraël soit déplacé en Alaska ou en Europe, ce qui rappelle les idées contenues dans Mein Kampf dHitler, qui recommandait de transporter tous les Juifs à Madagascar ou à Bornéo.
LOccident ne doit pas non plus être dupe et penser quil sagit simplement des fantaisies dun leader politique bercé dillusions jouant sur sa popularité nationale. Il réclame la disparition totale de lEtat dIsraël. Mais ses ambitions géopolitiques ne sarrêtent pas là. Comme Hitler, il nourrit un désir profond de propager un peu plus sa propre marque de fascisme et il reconstruit larsenal de lIran pour parvenir à ses fins.
Selon des rapports despionnage, les Iraniens ont réussi à se procurer des pièces de missiles balistiques capables datteindre lEurope, pendant quils se concentrent sur la modernisation et lextension de la portée des missiles Shahab 3, qui ont une portée de 1200 kilomètres et la capacité de toucher Israël. La génération suivante de Shahab (« étoile filante » en persan) est capable datteindre lAutriche et lItalie.
Le renseignement américain a rapporté quun groupe dIraniens haut placés participaient en tant quobservateurs aux récents lancements controversés de missiles en Corée du Nord, ce qui vient contredire les ambitions nucléaires soi-disant pacifiques de lIran.
LIran finance aussi linsurrection en Irak voisin. En envoyant des milliers de Gardiens de la Révolution et dagents du renseignement en Irak et en dépensant des centaines de millions de dollars pour recruter des mercenaires et rassembler du soutien parmi les Irakiens pauvres et sans ressources, lIran a cherché à déclencher une guerre civile afin de jeter les fondations dune prise de pouvoir islamo-fasciste par les mollahs.
LIran tire les ficelles de la crise qui est en train de saggraver au Liban. Il est conscient que chaque jour de bombardements et dexécutions entaché de sang en Irak rappelle tout simplement aux Arabes que les Iraniens ne sont ni des Arabes ni des Sunnites et que les mollahs ont décidé de financer et dorchestrer lattaque du Hezbollah contre Israël, pensant que combattre les Juifs unit toujours les Musulmans et permet de gagner la gratitude du monde musulman. Leur tactique détourne également lattention internationale de leur programme denrichissement nucléaire avançant à grande vitesse.
Ces horreurs nont pas dissuadé les partisans de lapaisement, menés par les gouvernements britannique, allemand et français. Ils affirment que toute mesure ferme vis-à-vis de Téhéran pourrait déclencher une guerre à lirakienne. Ils simaginent quaccéder aux demandes des mollahs va leur assurer une paix durable.
La tyrannie ne peut être apaisée. Le mal ne peut être racheté avec des pétrodollars. La démocratie ne peut simposer par la corde et le fouet. Le général Douglas MacArthur dans son célèbre discours dadieu au Congrès en avril 1951 a déclaré : « Lhistoire nous enseigne indubitablement que lapaisement ne fait quengendrer une nouvelle guerre sanglante ».
Les tentatives vaines dapaiser Hitler et les Nazis nous le disent depuis le passé mais leurs cris tombent dans loreille de sourds. Lancien ministre des Affaires étrangères britanniques, Jack Straw, sest rendu à Téhéran plus souvent que dans nimporte quelle autre grande capitale, mis à part Bruxelles et Washington. Il a toujours préconisé lapaisement et ignoré loppression, la brutalité et la menace grandissante pour la civilisation occidentale. Il a même accepté la requête des mollahs pour que les Moudjahidine du Peuple dIran (OMPI), principal groupe dopposition iranien et le seul craint par le régime fasciste de Téhéran, figurent sur la liste de lUE, bien que lOMPI ait constamment fourni à lOccident des renseignements exacts identifiant les sites principaux du programme darmes nucléaires de lIran.
Cependant, M. Straw ne faisait que suivre lexemple des Etats-Unis, qui ont accepté à al demande de Téhéran de cataloguer lOMPI d « Organisation terroriste étrangère » en 1997, malgré labsence de preuves que le groupe ait effectivement été engagé dans des activités terroristes. Là encore, on peut établir un parallèle frappant avec léchec historique des Alliés qui nont pas su reconnaître et soutenir le principal mouvement de résistance aux Nazis.
Plus récemment, les mollahs ont dit à Javier Solana, haut représentant de lUE aux affaires étrangères, quil interviendrait personnellement pour empêcher la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, de rencontrer les trois groupes politiques principaux du Parlement européen à Strasbourg. M. Solana a téléphoné plusieurs fois aux premiers ministres et chanceliers des pays membres de lUE, leur préconisant dannuler le meeting, avançant que les mollahs cesseraient dexaminer le paquet davantages de lOccident à moins que la visite de Radjavi soit annulée.
En fin de compte, cest Mme Radjavi elle-même qui, de manière très responsable, a privé les mollahs de lopportunité de rejeter la faute de léchec des négociations sur le CNRI en remettant les réunions à Strasbourg à plus tard. Mais les événements qui ont eu lieu par la suite ont corroboré ses soupçons selon lesquels les mollahs nétaient pas sérieux à propos de la paix et quils tentent simplement de gagner du temps.
Face au défi iranien, nul besoin de choisir entre la guerre et lapaisement. Comme Mme Radjavi la dit devant le Parlement européen en 2004, « Aucune concession ne va dissuader les mollahs à poursuivre leurs objectifs sinistres Léquation soit une invasion militaire soit lapaisement est un exercice de supercherie politique. Une troisième option est à portée de main. Le peuple iranien et sa résistance organisée ont la possibilité et la capacité damener un changement ».
Lapaisement ne maîtrisera pas ni ne changera ce régime maléfique, et ne nous fera pas éviter une guerre. Placer les Moudjahidine du Peuple dIran sur les listes terroristes a paralysé lOccident. Nous devons arrêter de considérer ce groupe anti-fondamentaliste et anti-fasciste de terroriste et nous devons nous ranger du côté des millions dIraniens qui désirent la paix et un changement de régime.
Les manifestations quotidiennes et les mouvements de protestation en Iran prouvent que lopposition au régime prend de lampleur. Les tentatives hystériques des mollahs pour empêcher Mme Radjavi de faire un discours de 15 minutes devant le Parlement européen indiquent clairement quils la craignent avant toute autre personne, parce quelle promet de remplacer la corde du bourreau par lurne électorale.
Un Iran moderne, laïque et démocratique serait non seulement la clé à la paix régionale et à la sécurité mais aussi un allié durable de lOccident, au moment où nous tentons dimplanter la démocratie dans tout le Moyen-Orient et dans le monde. Sans le soutien de Téhéran, le Hamas et le Hezbollah sévanouiraient et mourraient. La paix serait de retour.
Noublions pas les leçons de lhistoire et surtout ne les répétons pas. Adressons un message fort aux mollahs, un message quils comprendront clairement : vous allez être traduits en justice. Vos crimes contre lhumanité ne resteront pas impunis.
*Struan Stevenson est membre conservateur du Parlement européen pour lEcosse et coprésident de lintergroupe Amis dun Iran libre. Il a participé la semaine dernière à des briefings à la Chambre des députés.