AFP, New York, 18 août – Les prix du pétrole sont un peu remontés vendredi en raison d’un regain d’inquiétudes sur l’Iran, contre lequel les Etats-Unis ont à nouveau exigé des sanctions s’il ne cessait pas l’enrichissement d’uranium d’ici à la fin du mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre a terminé en hausse de 1,08 dollar à 71,14 dollars. Il est tombé à 69,60 dollars en début de séance, son plus bas niveau depuis le 21 juin.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 72 cents, clôturant à 72,30 dollars sur l’échéance d’octobre.
Les cours avaient perdu environ 4 dollars durant les quatre premiers jours de la semaine, plombés par plusieurs facteurs, dont la trêve décidée au Liban entre Israël et le Hezbollah, l’abondance des stocks pétroliers aux Etats-Unis, l’annonce de la fermeture seulement partielle du champ de Prudhoe Bay en Alaska, et les signes de ralentissement de l’économie américaine.
Les cours sont repartis à la hausse vendredi, alors que le marché « portait à nouveau son attention sur le conflit autour de l’enrichissement nucléaire iranien », a souligné Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards.
Le numéro trois de la diplomatie américaine, Nicholas Burns, a déclaré jeudi que Washington allait intervenir rapidement auprès du Conseil de sécurité de l’Onu pour exiger des sanctions contre l’Iran si ce pays refusait de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium d’ici à la fin du mois.
Mardi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait rejeté une résolution de l’Onu exigeant que Téhéran suspende ces activités avant le 31 août.
L’Iran s’est aussi engagé à donner une réponse avant le 22 août à un paquet d’incitations des cinq membres permanents du conseil de sécurité et de l’Allemagne visant à l’amener à abandonner l’enrichissement d’uranium.
« Si l’Iran refuse l’offre, cela devrait amener les cours à monter la semaine prochaine », a estimé Bill O’Grady.
Le marché craint qu’en cas de sanctions prises à son encontre, l’Iran ne riposte en coupant ses exportations de brut ou, pire encore, en bloquant le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour le transport du pétrole du Golfe.
« Un régime de sanctions musclé conte l’Iran pourrait facilement dégénérer en conflit armé si l’Iran choisissait de continuer son programme nucléaire », relevait Bart Melek, analyste à la banque BMO Nesbitt Burns.
Cela « pourrait potentiellement empêcher jusqu’à 14 millions de barils par jour de sortir de la région et envoyer les prix du pétrole vers de nouveaux records », a-t-il ajouté.
La République islamique est le quatrième producteur mondial de pétrole avec 4 millions de barils par jour, dont environ 2,7 millions sont exportés quotidiennement.