Associated Press, Washington, 28 septembre Par Jim Abrams La Chambre des députés a voté jeudi en faveur de sanctions obligatoires contre les entités qui fournissent des biens ou des services participant à lavancement du programme darmes de lIran. Ce vote a lieu tandis que les diplomates américains continuent de faire pression pour que le Conseil de Sécurité de lONU pénalise Téhéran sil refuse de suspendre son programme denrichissement duranium.
Les partisans de lIran Freedom Support Act (loi de soutien à la liberté en Iran) au sein de la Chambre ont déclaré espérer que le Sénat agisse rapidement et que le président Bush reçoive le projet cette semaine pour signature.
Ce projet de loi, adopté par vote par acclamation, sanctionne toute entité contribuant à lacquisition par lIran darmes chimiques, biologiques ou nucléaires. Le président a le pouvoir dannuler ces sanctions, mais uniquement sil arrive à démontrer que cette décision est cruciale pour lintérêt national.
« Ce serait une erreur monumentale que de permettre à un régime ayant un comportement aussi violent et dangereux que lIran de se procurer des armes nucléaires », a déclaré la députée républicaine de Floride, Ileana Ros-Lehtinen, marraine de la mesure. « Assez de carottes, il est temps dappliquer le bâton. »
Mais les opposants ont mis en doute la nécessité dune action unilatérale lorsque les Etats-Unis insistaient pour une approche multinationale du programme nucléaire suspecté de lIran. « Cest comme si, si vous voulez, un missile de croisière était destiné à un effort diplomatique difficile juste au moment où ils touchent le point le plus sensible », a affirmé le député démocrate de lOregon, Earl Blumenauer. « Le moment ne peut pas être plus mal choisi pour cette loi. »
Cette mesure codifie les sanctions économiques existantes contre le gouvernement de Téhéran en vigueur depuis la prise de lambassade américaine en 1979 et prévoit que le président avertisse le Congrès 15 jours avant de mettre un terme à lune de ces sanctions.
Elle approuve également lassistance accordée aux organisations des droits humains, pro démocratiques et indépendantes et affirme que, selon le Congrès, les Etats-Unis ne doivent pas passer daccords avec des gouvernements qui participent à lavancement du programme nucléaire iranien ou qui transfèrent des armes ou des missiles vers lIran.
« Si nous manquons de nous servir des outils économiques et diplomatiques à notre disposition, le monde va plonger dans un cauchemar sans fin », a affirmé Tom Lantos, député démocrate de Californie.
Mais dautres maintiennent que le texte du projet de loi en faveur dun changement démocratique en Iran ne fera que contrarier les Iraniens qui pourraient y voir un parallèle avec le changement de régime voulu par les USA en Irak voisin. Le temps est venu, selon Dennis Kucinich, député démocrate de lOhio, « dassurer à lIran que nous nallons pas les attaquer ».
La Chambre avait adopté des sanctions similaires sur lIran en avril dernier, mais cette mesure a rencontré lopposition de ladministration qui a jugé quelles réduisaient la flexibilité nécessaire pour aboutir à une solution diplomatique aux programmes denrichissement duranium iranien et de développement darmes nucléaires. Le Sénat a rejeté cette proposition.
La section portant sur la suspension de laide aux pays, tels que la Russie, investissant dans des projets en Iran susceptibles davoir un lien avec la prolifération darmes, est absente de la version révisée. Le texte modifie également lIran-Libya Sanctions Act (loi relative aux sanctions contre lIran et la Libye) adopté il y a 10 ans en retirant les sanctions sur la Libye, qui coopère désormais avec lOccident en éliminant ses armes de destruction massive.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a rejeté jeudi une fois de plus les demandes de suspension des activités denrichissement duranium de Téhéran, répétant que lIran poursuivrait son programme dénergie nucléaire à des fins pacifiques.