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Une filiale irlandaise de Coca-Cola devenue la cible de l’Iran

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The Sunday Times, 22 octobre – par Mark Paul et Mark Tighe – Une filiale irlandaise de Coca-Cola est la cible des autorités iraniennes dans un conflit grandissant autour des ventes de cette boisson en République islamique. Un haut responsable iranien a appelé à l’interdiction de la vente de Coca parce que ses profits sont acheminés par l’intermédiaire d’une société filiale, Drogheda, vers le « régime soutenant les Sionistes », l’Amérique.

La société irlandaise, qui emploie 400 personnes, exporte du sirop à Khoshgovar, distributeur iranien de cette boisson non alcoolisée qui fait l’objet d’une enquête des autorités iraniennes.

La semaine dernière, le service d’écoute de BBC Middle East a rapporté que Mehdi Minai, haut responsable du « conseil des requêtes publiques » qui mène l’enquête sur la société, avait identifié la compagnie irlandaise comme étant responsable du transfert de 150 000 euros de bénéfices annuels de la société iranienne vers Coca-Cola en Amérique.

Le gouvernement iranien, sous la direction de Manouchehr Mottaki, ministre des Affaires étrangères, est en train de dresser une liste de sociétés qui selon lui soutiennent Israël en transférant leurs bénéfices en Amérique, principal fournisseur de matériel militaire d’Israël.

Une fois cette liste publiée par le ministère des Affaires étrangères, les sociétés citées auront interdiction de fonctionner dans le pays. Selon Minai, directeur général du conseil, l’enquête a confirmé la coopération de la compagnie irlandaise avec la société de mise en bouteille.

« Lors de réunions entre le conseil et Khoshgovar, nous avons vérifié si cette société avait conservé sa licence de l’Américain Coca-Cola depuis la révolution », a-t-il déclaré.

« A ce titre, il transfère chaque année 150 000 euros par l’intermédiaire d’une société irlandaise vers le compte de Coca-Cola. »

En raison du caractère sensible du monde des affaires en Iran, Coca-Cola porte une grande attention sur la façon dont la marque est présentée dans la région. Le site Internet de la société contient une section « mythes » rejetant les allégations selon lesquelles ses produits doivent être boycottés en raison de leur identité américaine.

« Nos produits sont souvent identifiés à l’Amérique, mais le fait est que Coca-Cola est une entreprise internationale présente dans plus de 200 pays », peut on lire sur le site.

Lorsqu’on lui a demandé de commenter les allégations iraniennes selon lesquelles la société irlandaise joue le rôle d’intermédiaire pour les profits de Khoshgovar, Drogheda Concentrates a renvoyé l’affaire au siège américain de Coca-Cola à Atlanta, en Géorgie.

Dana Bolden, directeur du siège de Coca-Cola, a déclaré détenir l’autorisation de l’American Office of Foreign Assets Control (OFAC) pour vendre du concentré à la société de mise en bouteille en Iran. Il a ajouté que Coca-Cola n’avait aucune part de propriété dans cette dernière société et ne détenait pas d’actifs corporels dans le pays.

Lorsqu’on lui a demandé si les Iraniens avaient raison de dire qu’une société irlandaise était utilisée pour transférer des profits venant d’Iran, Bolden a répondu : « Pour des raisons relatives à la marque déposée, je ne peux faire de commentaires sur les pays où nous exportons, ni sur les relations et les processus financiers que Coca-Cola a mis en place ».

Coca a été victime de fraude en Iran depuis le renversement du chah par la révolution islamique menée par l’ayatollah Khomeiny en 1979. Ses opérations d’embouteillage dans le pays ont été nationalisées et les marques nationales telles que ZamZam et Sassan, qui dominent toujours à elles deux le marché, ont prospéré.

Tandis que les véritables bouteilles de Coca se distinguaient sur les étales en Iran, elles ne contenaient pas « Le Vrai », étant remplies à la place de colas produits dans le pays. Des versions à la musulmane, telles que Mecca-Cola, ont également été lancées sur le marché.

Coca a refait son apparition en Iran en 1994, signant des accords de franchise avec deux sociétés de mise en bouteille, dont Khoshgovar, qui a commencé à se fournir en sirop en Irlande via la compagnie Coca-Cola Atlantic, désormais Drogheda Concentrates.

Cependant, les sanctions commerciales américaines imposées l’année suivante par le président Bill Clinton ont mis fin au retour de Coca en Iran. Un des concurrents de Khoshgovar a ensuite déclaré dans une cour iranienne que la société se fournissait toujours en sirop auprès de la filiale irlandaise de Coca, qui rejette les sanctions.

Les restrictions commerciales ont été levées en 2000 et Khoshgovar a renoué ses liens avec Coca, y compris son approvisionnement en sirop auprès de l’Irlande. Khoshgovar produit toujours un cola moins cher, mais vend désormais la véritable boisson à un prix trois fois plus élevé que les autres marques.

Les autorités iraniennes ont maintenant l’intention d’interdire un éventail de marques internationales, dont Coca-Cola et Pepsi, en raison de leurs liens présumés avec Israël.

Une commission spéciale a été formée récemment par le gouvernement iranien afin de dresser une liste des marques « sionistes » devant être prohibées.

Lors d’un rassemblement vendredi dernier à Téhéran, dans lequel Ahmadinejad a fait une apparition, les manifestants brandissaient des bannières accusant Coca de soutenir l’Etat d’Israël.

Une émission de la télévision d’Etat a déclaré aux téléspectateurs iraniens : « Pepsi veut dire ‘Pay Each Penny to Save Israel’ (payez chaque centime pour sauver Israël) ».

« Les Sionistes sont les plus grands actionnaires de l’industrie de la boisson non alcoolisée et chaque année, ils ramassent des milliards de dollars pour parvenir à leurs fins colonialistes. »

Certains dignitaires religieux iraniens affirment également que Coca-Cola épelé à l’envers forme une insulte en arabe à l’encontre du Prophète Mohammad.

Le porte-parole de l’ambassade iranienne en Irlande a refusé de faire des commentaires.

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