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Blair recommande un changement de stratégie au Moyen Orient, avec l’Iran à son cœur

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The New York Times, Londres, 14 novembre – De Alan Cowell – Confronté à des changements potentiels dans la politique américaine sur la guerre en Irak, le Premier ministre Tony Blair a déclaré lundi que la « nature de la bataille » avait changé et que la stratégie de l’Occident au Moyen Orient devait « évoluer » et éventuellement envisager une « nouvelle collaboration » avec l’Iran.

L’Iran a le choix, a dit M. Blair, entre la collaboration ou l’isolation. Mais il a eu des difficultés, dans son discours annuel sur la politique étrangère, à dissimuler qu’il procédait à des changements de politique majeurs en réponse aux incertitudes autour de l’administration Bush au lendemain des élections américaines la semaine dernière. Son discours était empreint de reproches envers l’Iran, l’accusant d’ « agir à des points sensibles dans la région » pour contrarier la diplomatie occidentale.

Le président Bush a déclaré lundi à Washington que l’Iran devait d’abord cesser l’enrichissement du combustible nucléaire s’il voulait entrer en négociations, qualifiant la perspective d’un Iran nucléaire d’ « incroyablement déstabilisatrice ».

Ces commentaires nuancés sur l’Iran et la Syrie ont été prononcés par M. Blair 24 heures avant qu’il s’adresse à un panel bipartite de Washington, l’Iraq Study Group, sur ce thème. M. Bush s’est adressé au même groupe lundi. Le discours de M. Blair lundi soir était sa première déclaration importante depuis le triomphe la semaine dernière des Démocrates dans les élections américaines.

Il a rejeté l’idée que les troubles en Irak soient dus à la façon dont la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont mené leur occupation.

Il a affirmé que le terrorisme en Irak avait « changé la nature de la bataille », et a ajouté : « son objectif est désormais évident : provoquer une guerre civile. Ces violences ne sont pas des accidents ni le résultat d’une gestion erronée. Il s’agit d’une stratégie délibérée. C’est le résultat direct de la coopération d’extrémistes étrangers avec des extrémistes internes ».

Mais il a reconnu que la stratégie occidentale devait changer. « Puisque la situation évolue, notre stratégie doit évoluer pour s’y adapter », a-t-il dit.

Il a recommandé un renforcement politique, économique et militaire significatif du gouvernement irakien mais a poursuivi en disant que « une nouvelle stratégie toute entière sur le Moyen Orient » était nécessaire : « Des forces extérieures à l’Irak tentent effectivement de créer le chaos dans ce pays, nous devons donc adopter une stratégie qui les anéantisse non seulement en Irak mais aussi ailleurs ».

« Il y a une méprise fondamentale sur le fait qu’il s’agit d’un changement de politique vis-à-vis de la Syrie et de l’Iran », a-t-il poursuivi. « D’abord, ces deux pays ne partagent pas du tout les mêmes intérêts. Mais dans tous les cas, ce n’est pas par là que nous commencerons. »

M. Blair a qualifié un accord entre les Israël et les Palestiniens de « cœur » de l’effort de paix, suivi par un nouvel effort pour résoudre les différends concernant le Liban.

Très critique envers le gouvernement d’Iran, il a déclaré : « Ils aident les éléments les plus extrêmes du Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban et les milices chiites en Irak ». Il a répété l’appel qu’il avait formulé en juillet dernier aux puissances occidentales à « présenter à l’Iran un choix stratégique clair », celui d’aider le Moyen Orient dans ses efforts de paix, retirer son soutien au « terrorisme au Liban et en Irak » et respecter ses obligations nucléaires internationales.

Avant son discours, des journaux britanniques et certaines sources officielles ayant dévoilé des informations sur son intervention, avaient suggéré que M. Blair chercherait à obtenir un nouvel accord avec la Syrie et l’Iran en tant qu’interlocuteurs potentiels pour la paix au Moyen Orient. Mais un haut responsable britannique, qui a désiré rester anonyme, a déclaré que M. Blair ne désirait pas donner l’impression « qu’un grand changement de stratégie était en train de s’opérer » parce que la Grande-Bretagne avait toujours « mené une politique d’engagement avec » la Syrie et l’Iran.

Des Browne, secrétaire britannique à la Défense, a déclaré lundi sur BBC : « Un changement est en cours depuis un certain temps maintenant mais il est faux de suggérer que celui-ci se base sur un changement dans la politique américaine ».

La Grande-Bretagne, aux côtés de la France et de l’Allemagne, joue un rôle central dans la campagne européenne, en tandem avec les Etats-Unis, pour freiner les ambitions nucléaires de l’Iran. M. Blair a envoyé son conseiller en chef à la politique étrangère, Sir Nigel Sheinwald, en visite surprise en Syrie le mois dernier, vraisemblablement pour interroger le gouvernement sur sa volonté de promouvoir de tels efforts.

M. Blair s’est également appuyé sur le soutien significatif des Etats-Unis en Irak, alliance qui lui a coûté la popularité dont il jouissait depuis son arrivée au pouvoir en 1997. « Nous avons besoin de l’Amérique ; c’est un fait », a-t-il dit.

Mais il a nuancé ses propos avec des avances amicales à l’Union Européenne, dont certains leaders ont remis en question les liens proches entre M. Blair et M. Bush.

« Notre collaboration avec l’Amérique et notre adhésion à l’Union Européenne conviennent précisément à la Grande-Bretagne », a-t-il dit. « C’est pour cette raison qu’il serait absurde de notre part de rompre l’une ou l’autre de cette collaboration. »

M. Blair subit déjà la pression de sa propre armée pour un retrait d’Irak. Mais les appels des Démocrates américains à une nouvelle stratégie en Irak perturbent certains hommes politiques britanniques, qui craignent qu’un retrait américain précipité ne mette les troupes britanniques en danger.

William Hague, porte-parole pour les affaires étrangères du Parti conservateur de l’opposition, a déclaré lundi : « La participation significative de la Grande-Bretagne est extrêmement importante dans cette réévaluation, il ne s’agit pas uniquement d’un processus américain ».

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