The Daily Telegraph, 28 décembre – De Duncan Gardham – Lassistant dun général britannique, accusé despionnage pour le compte de lIran, a comparu hier devant le tribunal où il a déclaré quil avait été trahi par larmée.
Le caporal-chef Daniel James, ancien professeur de salsa et propriétaire dun club, a lancé « Je ne suis pas coupable », pendant quon le conduisait en-dehors du tribunal, puis a ajouté « Cest comme ça que larmée me remercie ».
Après laudience, son avocat, David Martin, a déclaré : « Il est abattu par ces fausses accusations faites apparemment par les personnes quil a servies loyalement ».
Le caporal-chef James, 44 ans, est né en Iran mais a fait ses études en Grande-Bretagne ; il a obtenu la nationalité britannique en 1986 et a changé son nom Esmail Gamasai il y a 10 ans.
La cour a appris quil avait passé 19 ans dans larmée territoriale avant quon lui demande de prendre la fonction dinterprète.
Il traduisait du farsi pour le général David Richards, commandant des forces de lOTAN en Afghanistan, un des plus hauts officiers de larmée britannique.
Il a été arrêté le 18 décembre à son retour en Grande-Bretagne et a été déféré hier à la cour dassises de Londres en vertu de lOfficial Secrets Act de 1911 (loi de 1911 relative aux secrets dEtat). Il est accusé davoir « communiqué des informations jugées directement ou indirectement utiles à lennemi » le 2 novembre.
James, de confession musulmane chiite, pourrait être la première personne depuis plus de 20 ans à être jugée pour espionnage.
Des images ont été divulguées hier montrant James en patrouille avec des troupes afghanes en juin dernier, vêtu dun treillis militaire et portant un fusil dassaut classique SA80.
Au tribunal dinstance de Westminster, le soldat est apparu vêtu dun pull gris et dun anorak vert.
Il se tenait, les mains derrière le dos, pendant que le greffier du tribunal lui demandait de confirmer son nom, son âge et son adresse, puis a répondu « Oui Madame ». Plus tard dans laudience, James, qui se trouvait derrière une vitre, entouré de deux gardes, sest tourné vers la cour et a articulé en silence le mot « innocent ».
La cour a appris que la permission de lavocat général était nécessaire pour que laccusation en vertu de lOfficial Secret Act puisse être retenue, mais celle-ci na pas encore été accordée.
Une demande de mise en liberté sous caution a été déposée à huis clos selon les termes de lOfficial Secrets Act.
Le Juge Timothy Workman a affirmé : « Jai pris connaissance des détails des conversations, mouvements et réunions de laccusé et je suis convaincu que si ces informations étaient révélées, elles pourraient mettre en péril la sécurité publique ».
Plus tard, M. Workman a évoqué le passé de James, expliquant à la cour quil avait été marié, quil avait eu un fils et quil avait divorcé dans les années 1990. Il a travaillé dans des clubs à Brighton et également en tant que professeur déducation physique pour larmée territoriale avant quon lui demande de devenir interprète en avril 2005.
Mais James a eu deux attaques et cest après sa convalescence quil a été déployé par larmée en mars 2006.
M. Workman a déclaré : « La défense maintient quil est un citoyen dévoué et patriote de son pays dadoption. Rien ne suggérait jusquà maintenant quil ne servait pas fidèlement son pays ».
« Il déclaré quen tant quinterprète, il na jamais eu à traduire de documents confidentiels et encore moins de documents secrets. »
La demande de mise en liberté sous caution a été rejetée et M. Workman a informé James quil serait renvoyé à la cour dassises de Londres pour une audience vidéo le 12 janvier.