AFP, Téhéran, 16 janvier – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été critiqué par la presse et des députés pour sa visite en Amérique latine, alors que la tension monte dans la région.
« Alors que Condoleezza Rice, le dossier nucléaire iranien en main, mène des consultations avec les pays arabes et musulmans voisins de l’Iran, le président iranien chante la victoire du socialisme en Amérique latine, aux côtés des enfants spirituel de Simon Bolivar et des amis de Fidel Castro », écrit le quotidien réformateur Etemad Melli.
« Les Etats-Unis nous encerclent. La plus grande force aéronavale des Etats-Unis se trouve dans le Golfe Persique. La situation en Irak et en Afghanistan est claire. Nos relations avec les pays arabes de la région, notamment l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis ou encore la Jordanie, se relâchent », écrit le quotidien.
« Croyez vous vraiment que des gens comme (Hugo) Chavez, (Rafael) Correa et (Daniel) Ortega peuvent être des alliés stratégiques de l’Iran ? » demande le quotidien à M. Ahmadinejad.
« Ces amis de gauche sont bons pour des discussions de café mais non pour déterminer nos priorités sécuritaire, politique, internationale et économique », ajoute Etemad Melli.
Mais le quotidien conservateur Ressalat a pris la défense du président en affirmant que sa présence « dans l’arrière cour des Etats-Unis et l’accueil très chaleureux ont mis en colère le président américain (George W.) Bush et ses amis ».
Plusieurs députés, y compris dans le camp conservateur, ont également critiqué la visite de M Ahmadinejad alors le gouvernement a pris du retard dans la préparation du budget.
« A son retour, le parlement demandera au président de s’expliquer sur le moment choisi, les pays choisis et la nécessité d’effectuer cette visite dans la situation actuelle », a déclaré le député conservateur Mohammad Khosh-Chehreh, expliquant que cette visite n’était pas « justifiée ».
Le président Ahmadinejad, en quête d’alliés face aux Etats-Unis, a entamé samedi une tournée en Amérique latine par une visite chez le président vénézuélien Hugo Chavez, grand trublion de Washington et principal soutien du programme nucléaire de Téhéran.