AFP, Téhéran, 25 janvier – Le chef de la Sécurité nationale d’Arabie saoudite, le prince Bandar Ben Sultan, a rencontré à Téhéran son homologue Ali Larijani pour parler de la situation au Liban et en Irak, alors que l’Iran est critiqué pour son rôle « déstabilisateur » dans la région.
« M. Larijani et le prince Bandar Ben Sultan ont parlé de la situation dans la région, notamment de la situation sensible au Liban et de la nécessité de parvenir à une solution acceptable pour toutes les parties dans ce pays », a rapporté jeudi la télévision d’Etat.
Avant de quitter Téhéran jeudi après-midi, le responsable saoudien a déclaré qu’il avait remis un message du roi Abdallah aux responsables iraniens.
« Le roi Abdallah a insisté sur l’unité de la région et la solidarité entre ses pays. Il est convaincu que ces pays peuvent préserver l’indépendance de la région et empêcher les interventions étrangères », a déclaré le prince Bandar à l’aéroport.
« Il faut empêcher les complots des ennemis (…) qui cherchent à créer des divisions entre chiites et sunnites », a-t-il ajouté.
« Nous avons discuté des problèmes au Liban et en Irak. J’espère que ces discussions seront utiles et qu’il y en aura d’autres pour régler les problèmes de la région et de ces pays », a ajouté le prince Bandar.
Par ailleurs, la télévision iranienne a rapporté que le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki, s’était entretenu par téléphone avec son homologue saoudien, Saoud al-Fayçal, de la situation au Liban et en Irak.
Les deux hommes ont insisté sur la nécessité de trouver « une solution à la crise libanaise, qui soit acceptable pour toutes les parties » et l’importance de la « coopération entre les pays voisins de l’Irak pour aider le gouvernement irakien à instaurer la stabilité et la sécurité », a ajouté la télévision.
L’Iran soutient le Hezbollah, qui veut la chute du gouvernement libanais, soutenu par les pays arabes et occidentaux.
Ces derniers jours, des responsables de pays arabes ont accusé l’Iran de « déstabiliser » la région. Dans une interview au quotidien français Le Figaro, publiée mercredi, Saoud al-Fayçal avait affirmé que « l’Iran ne devait pas s’ingérer » dans les affaires arabes.
« Nous pensons qu’il est dangereux de s’ingérer dans nos affaires, nous exprimons donc aux Iraniens nos préoccupations sur leur influence dans le monde arabe », a-t-il déclaré.
De son côté, le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré mercredi au quotidien Asharq al-Awsat qu’il souhaitait des « relations équilibrées et positives entre l’Irak et l’Iran, entre les pays arabes et l’Iran ».
« L’Iran doit s’abstenir de chercher à déstabiliser la Palestine, le Liban et l’Irak et toute autre partie de la région, pour que l’on puisse progresser vers la construction de telles relations », a-t-il souligné.
L’Iran, dont la population est majoritairement chiite, a accru son influence en Irak, désormais dirigé par des chiites, au Liban avec le Hezbollah et dans les territoires palestiniens en soutenant le Hamas. Il s’appuie aussi sur les minorités chiites des pays du monde arabe, en particulier dans le Golfe.